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Maroc, le grand exode des médecins

L’Ordre des médecins en France avait indiqué que les Marocains arrivent en deuxième position des médecins immigrés qui exercent dans l’Hexagone avec 9.000 cadres

20% des médecins exerçant en Europe sont d’origine marocaine, assure le dernier rapport de l’OCDE. Cette proportion ira crescendo, suivant la courbe ascendante des besoins des pays européens en médecins. La crise sanitaire a accrû ces besoins.

La pandémie a mis en exergue le manque de médecins et de personnel médical dans la plupart des hôpitaux en Europe et dans le monde. Plusieurs pays ont lancé, au cours de la pandémie, des campagnes de recrutement de médecins maghrébins. Marocains, Tunisiens et Algériens sont prisés par les pays du Nord.

Les médecins marocains tiennent le haut de l’estrade. Ils représentent 20% des médecins exerçant en Europe, selon le dernier rapport de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), un chiffre qui devrait aller crescendo, selon les prévisions établies par les analystes économiques.

Les besoins en médecins des pays du Nord augmentent chaque année. La crise du Covid 19 a remis sur le tapis la problématique de la pénurie en personnel de santé. Et les Marocains sont particulièrement prisés.

Si l’on prend comme exemple la France, l’Ordre des médecins en France avait indiqué que les Marocains arrivent en deuxième position des médecins immigrés qui exercent dans l’Hexagone avec 9.000 cadres. Une étude récente de la même entité souligne que 7.120 médecins exercent en permanence dans les centres hospitaliers tandis que plusieurs centaines y travaillent par intermittence.

Les conditions de travail offertes à ces médecins sont attrayantes, ce qui a provoqué une véritable fuite des cerveaux du Maroc vers le Nord.

Le nombre de médecins marocains qui ont choisi d’émigrer est de près de 20%, soit le taux le plus élevé en Afrique du nord voire parmi les cinq premières économies africaines (incluant l’Afrique du Sud et le Nigéria).  Cette situation s’explique par les conditions matérielles proposées et l’environnement attrayant dans lequel exercent les médecins, une fois installés à l’étranger.

Plusieurs campagnes de recrutement au sein du corps médical marocain

Ces derniers mois, des campagnes de recrutement au sein du corps médical marocain ont été lancées par plusieurs pays dont les ressources humaines manquent dans ce domaine. Laboratoires et cliniques de France mais aussi d’Allemagne, des Emirats Arabes Unis ou d’Arabie saoudite font appel à des compétences marocaines pour combler le manque dont ces structures souffrent.

Chaque année, le nombre de médecins qui quittent le Maroc se situe entre 650 et 700 médecins. Dans le contexte de pandémie où la pression sur le corps médical est plus importante, le phénomène se fait plus sentir et les conséquences sont de plus en plus désastreuses. Car le Maroc manque terriblement de médecins.

Le ratio des médecins au Maroc est de 7,1 médecins pour 10.000 habitants, contre un standard fixé par l’organisation mondiale de santé à 15,3 médecins pour 10.000 habitants. Le Royaume fait partie du palmarès des 57 pays du monde identifiés par l’OMS comme présentant une offre médicale insuffisante.  Officiellement, le manque en médecins est de 32.000, selon les propos du Ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb.

La migration des médecins vers l’étranger aggraverait davantage une situation qui est loin d’être rose. Dans le même temps, comment éviter cette hémorragie ? La question semble intéresser le ministère de la Santé mais aucune amélioration de la situation des médecins exerçant dans le secteur public n’a été entreprise.

Rappelons qu’en 2019, 1000 médecins avaient démissionné simultanément de leurs postes dans le secteur public pour alerter sur la gravité de la situation matérielle dégradée dans laquelle ils exerçaient.

 

Mohamed Kamal

 

 

 

 

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