Culture

“L’Autre côté de soi” de Noureddine Bousfiha

Publié par les soins des éditions Orion.

La publication récente du roman decNoureddine Bousfiha, annoncée le 18 juillet dernier dans BledNews nous donne l’occasion de revenir sur la teneur d’un récit copieux, émouvant afin de rendre un peu plus explicite les motifs d’une longue traversée qui transcende toute une histoire où la surdité est contrée par la colère, le grondement légitime de toute une jeunesse qui se bat pour un peu de dignité.

La maldonne -avec ce que ce terme peut avoir de pire- serait cependant le point de départ de toute l’œuvre, et cela au sens le plus fort : le point nodal d’où les personnages du roman devront s’écarter pour s’accomplir entièrement. Non qu’il s’agisse d’un reniement, mais juste une remise en question pour se retrouver et assurer sa propre authenticité. Un roman donc sur l’expérience de l’effort. Cette ville, Tassa (au sens amazigh : le foie, a la même symbolique que le cœur. Le terme renvoie à la sensibilité à l’amour, à la passion). Élevée au niveau du mythe, la ville a connu la gloire, et aussi la chute causée par des événements aveugles. L’auteur n’accuse pas, ne justifie pas,  mais permet un certain jugement. Une œuvre sans concession. Elle se penche sur les rapports filiaux, l’amitié, l’amour, l’aventure pour en dire les horreurs et les exaltations. Les personnages qui sont la charpente de ce roman s’interrogent. Certains échouent dans la marginalité et l’excommunication. D’autres se montrent en parfait accord avec la nature qui ne ment jamais. Ils clament leur affection pour leur ville natale malgré la torsion que celle-ci leur fait subir. Les mots sont parfois impitoyables dans la bouche de jeunes enfants qui plongent, le cœur battant dans l’inconnu. Ils ne manquent ni d’aplomb ni d’audace, encore moins d’authenticité. Certains, aux premières loges retiennent l’attention par leur originalité. D’autres avec l’agilité d’un feu follet se baladent, brisent le ronron d’une vie, affirment leur vision des choses en se cognant aux événements qui parfois les dépassent. On entre en rafale dans l’aventure parmi une faune où se joue la quête de soi. C’est bouleversant, déchirant avec des aveux et des confessions à la fois pudiques et voilés. Quid des personnages féminins ? Ils tiennent dans cette folle traversée une place importante. Noria (chapitre 16), retient par ses douceurs félines. Elle fascine, elle trouble avec un naturel  confondant. Elle tente de ramasser les morceaux de sa vie de jeune fille violée par son père adoptif à l’âge de douze ans. Il faudrait en citer d’autres. On laisse le soin aux lecteurs de les découvrir avec leurs rapports du vaste et de l’intime.

 Loin donc du récit qui ausculte sous un vent d’éclipse, celui-ci se déroule selon un rythme sûr, décrivant des trajectoires aux quatre coins du monde où on peine à faire sa place. A lire et faire lire.

 

 

BledNews

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