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Fusillade à Strasbourg : ce que l’on sait de l’attaque

Un homme de 29 ans a ouvert le feu à plusieurs reprises près du marché de Noël de Strasbourg mardi soir, tuant 3 personnes et en blessant 13 autres.

Plusieurs centaines de membres des forces de sécurité étaient mobilisées dans la nuit du mardi 11 au mercredi 12 décembre pour tenter de retrouver l’auteur en fuite de la fusillade qui a fait au moins trois morts et treize blessés mardi soir sur le marché de Noël de Strasbourg, alors que le gouvernement décidait de placer la France en « urgence attentat ». Quelque 350 personnes, dont 100 membres de la police judiciaire, des militaires et deux hélicoptères, sont aux trousses de l’assaillant, a indiqué le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner lors d’une déclaration depuis la préfecture du Bas-Rhin à Strasbourg, où il a été dépêché par le président Emmanuel Macron.

À partir de 19 h 50, un homme seul ouvre le feu à plusieurs reprises dans le centre-ville de la métropole alsacienne, qui accueille le traditionnel marché de Noël. Un suspect est rapidement identifié, il s’agit d’un homme de 29 ans né à Strasbourg, bien connu de la police. Il a « semé la terreur […] sur trois points de la ville », selon les mots du ministre de l’Intérieur Christophe Castaner. « Les militaires de la force Sentinelle ont fait usage de leurs armes pour tenter d’intercepter l’assaillant. Entre 20 h 20 et 21 heures, il s’est confronté par deux fois à nos forces de sécurité avec systématiquement des échanges de tirs », a-t-il développé.

Dans sa course meurtrière, l’homme tue trois personnes et en blesse treize autres, dont huit gravement, avant de disparaître en s’engouffrant dans un taxi, selon une source proche de l’enquête. Le chauffeur de taxi, indemne, dira aux policiers que le suspect est blessé. L’état-major des armées a par ailleurs indiqué qu’un soldat Sentinelle avait été blessé légèrement à la main par le ricochet d’un tir de l’assaillant. Très fréquenté, le site du marché de Noël est sous étroite surveillance dans le contexte de menace djihadiste élevée, d’autant que le site avait fait l’objet d’un projet d’attentat en décembre 2000. « On a entendu plusieurs coups de feu, trois peut-être, et on a vu plusieurs personnes courir. L’une d’elles est tombée, je ne sais pas si c’est parce qu’elle a trébuché ou parce qu’elle a été touchée. Les gens du bar ont crié ferme, ferme et le bar a été fermé », a raconté un témoin joint par l’Agence France-Presse et confiné dans son appartement.

Un lourd passé judiciaire
C’est « un homme très défavorablement connu pour des faits de droit commun pour lesquels il a fait l’objet de condamnations en France et en Allemagne et pour lesquels il a purgé ses peines », a indiqué Christophe Castaner. Selon une source proche de l’enquête, le fuyard a été fiché S en 2016, l’abréviation pour « Sûreté de l’État », par les services antiterroristes. Il avait été signalé par la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) lors d’un passage en prison où il s’était fait remarquer pour des violences et pour son prosélytisme religieux, d’après la même source.

Avant l’attaque du mardi 11 décembre, le fuyard était déjà recherché, mais dans une affaire distincte, un vol à main armée, selon une source proche du dossier, tandis qu’une autre source a évoqué une enquête pour une tentative d’homicide. Le matin même, une opération des gendarmes a eu lieu à son domicile qui a été perquisitionné, mais les enquêteurs n’ont pas retrouvé la trace de cet homme, alors introuvable.

Se sachant recherché, le suspect a-t-il basculé dans un périple meurtrier et pourquoi ? Si ses motivations précises restent à établir, le parquet antiterroriste a estimé les indices suffisants pour ouvrir une enquête pour «  assassinats et tentatives d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste ». Le procureur de la République de Paris, Rémy Heitz, qui a succédé mi-novembre à François Molins, devait s’exprimer ce mercredi 12 décembre, a indiqué Christophe Castaner.

Une traque et d’importants moyens
D’importants moyens sont déployés pour la traque du tireur en fuite. Sur le terrain, « 350 personnes » sont mobilisées, dont une centaine de membres du personnel de la police judiciaire appuyés par deux hélicoptères, les brigades de recherches et d’intervention (BRI) de la PJ parisienne et le Raid, mais aussi des soldats de Sentinelle, a détaillé le ministre. Des moyens supplémentaires doivent être dépêchés sur Strasbourg qui fera l’objet d’un « quadrillage renforcé ». Le ministre a annoncé par ailleurs un « contrôle renforcé aux frontières » dans le cadre de l’élévation du plan Vigipirate désormais porté au niveau « urgence attentat ».

Cette mesure comprend « la mise en place de contrôles renforcés aux frontières, et des contrôles renforcés sur l’ensemble des marchés de Noël en France pour éviter le risque de mimétisme », a-t-il poursuivi. « Il y aura aussi en complément une mobilisation plus forte encore du dispositif sentinelle sur l’ensemble du territoire. » Dans la soirée, le chef de l’État a exprimé sur Twitter la solidarité de la « nation tout entière » après avoir présidé à Beauvau une réunion de crise interministérielle en présence du Premier ministre Édouard Philippe.
Le traditionnel marché de Noël de Strasbourg avait fait l’objet d’un projet d’attentat en décembre 2000. Il est protégé en permanence par un important dispositif de surveillance. Environ 260 policiers nationaux sont notamment mobilisés. En décembre 2016, le marché de Noël de Berlin avait été visé par un attentat au camion-bélier revendiqué par le groupe État islamique, qui avait fait douze morts.
AFP

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