Le Ministre de l’éducation nationale, Said Amzazi a été l’invité du JT de la première chaîne nationale au lendemain du communiqué de son ministère sur la rentrée scolaire 2020/2021 qui a suscité un grand tollé au sein de la population.
Said Amzazi a voulu apporter les éclairages nécessaires sur les modalités de cette rentrée particulière, en vain.
Le dispositif proposé par le Ministère à savoir l’école à distance avec la possibilité, pour les parents qui le souhaitent, de recourir au présentiel, est loin d’avoir fait l’unanimité aussi bien au sein des parents qu’au sein du corps professoral et directeurs d’établissements scolaires. Dès la publication du communiqué, tard dans la soirée du samedi 22 août, les réactions ne se sont pas fait attendre sur les réseaux sociaux. Les termes du communiqué, très floues, évoquaient le mode choisi et annonçaient que les modalités précises allaient être éclaircies ultérieurement. Said Amzazi est donc venu devant les caméras pour expliquer de quoi il s’agit. En vain. Ses propos sont restés aussi très évasifs et les modalités dictées quasiment impossibles à mettre en place, à en croire des responsables d’établissements scolaires publics.
Ce sont ces derniers qui auront la tâche d’organiser les classes en présentiel et à distance. Précisons qu’ils n’ont même pas été associés à la réflexion. Les directeurs d’établissements ont été informés par voie de presse, comme l’ensemble de la population.
Dès la reprise administrative, fixée au 1erseptembre, les directeurs d’établissements recueilleront les demandes des parents concernant le présentiel. Imaginons des établissements (nombreux) de 800 à 900 élèves où une ou deux personnes, dont le directeur d’établissement, travaillent. De combien de temps auront-ils besoin pour récolter les demandes des parents ? Et les risques de contamination au Covid 19 dans tout cela ? Said Amazazi et ses équipes y ont-ils réfléchi ?
Une fois l’ensemble des demandes rassemblées, le directeur d’établissement devra proposer une organisation présentielle. Le Ministère de l’Education Nationale parle d’approche différente selon les zones (certaines étant plus touchées que d’autres donc avec moins de présentiel….).
Combien de temps cela demandera-t-il ? Certainement plus qu’une semaine….la rentrée officielle des élèves étant fixée au 7 septembre 2020.
Les problèmes d’équipement des ménages en ordinateurs, smartphones ou autres sont loin d’être résolus….
Que dire enfin d’une partie de la population qui se trouve dans des zones où internet n’existe même pas? Où les parents restent pour la plupart analphabètes donc dans l’incapacité d’assister les enfants dans leur apprentissage? Le Ministère pourra-t-il assurer toutes les conditions sanitaires exigées ? A une semaine de la rentrée, les établissements restent encore fermés : ni désinfection, ni livraison de gels et de maques … Tout cela pourra-t-il se faire en une semaine sur l’ensemble du territoire ?
Que devient l’égalité des chances entre zones, établissements, élèves… ?
Le gouvernement est dans l’improvisation totale. C’est de millions d’enfants et de leur éducation dont il s’agit. A une semaine de la rentrée, les parents sont à noués voués à leur triste sort.
Amale DAOUD
