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Le CNDH réclame un durcissement des peines dans l’affaire du viol collectif à Moulay Abdallah

Un enfant de 13 ans a été victime d'un viol collectif. Cinq personnes ont été arrêtées.

Le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) a annoncé qu’il continue de suivre de près l’affaire d’un enfant victime présumée d’un viol d’une extrême gravité, révélée par un examen médico-légal approfondi. À ce stade de la procédure, cinq personnes ont été arrêtées et présentées devant le procureur général du Roi près la Cour d’appel d’El Jadida. Elles ont été déférées devant le juge d’instruction pour l’ouverture d’une enquête judiciaire.

Dès le signalement du cas et l’orientation de la victime vers l’expertise médico-légale, le CNDH, sur instructions de sa présidente et avec l’implication de sa commission régionale de Casablanca-Settat, a pris l’initiative d’entrer en contact avec le parquet et les services médicaux concernés. Des mécanismes internes de veille et de suivi ont été activés au niveau central et régional afin d’assurer un accompagnement attentif de ce dossier sensible.

Âgé de seulement 13 ans, un enfant aurait été victime d’un viol collectif lors du Moussem Moulay Abdallah Amghar à El Jadida. Face à la gravité des faits, l’Association marocaine des droits humains a saisi le parquet et demandé l’ouverture d’une enquête judiciaire. La victime, issue d’un contexte familial fragile, a depuis été transférée d’urgence à l’hôpital de Marrakech, son état psychologique est jugé critique.

Le Conseil a tenu à saluer la forte condamnation exprimée par la société civile et les citoyens face à un acte aussi ignoble commis sur un enfant. Il a également mis en avant l’importance croissante des signalements d’agressions sexuelles sur mineurs, rappelant son appel constant à l’impunité zéro et à un durcissement des sanctions contre tout auteur, co-auteur ou complice d’agressions sexuelles sur enfants. À ce titre, le CNDH a rappelé ses recommandations formulées dès 2019 dans une note adressée au Parlement sur le projet de loi 10.16 modifiant le Code pénal, notamment la redéfinition du viol afin d’inclure toutes les formes d’agressions sexuelles, indépendamment du sexe ou du lien entre victime et agresseur, et le renforcement des peines en cas d’infractions visant des mineurs.

Le CNDH a, par ailleurs, mis en garde contre certains dérapages médiatiques et numériques constatés. Il a dénoncé avec fermeté la diffusion de vidéos prétendument liées à l’enfant victime dans un cadre médical, alors qu’elles n’ont aucun lien avec cette affaire, mais qui ont été massivement partagées sur les réseaux sociaux. Le Conseil a également alerté sur des discours stigmatisants ou banalisant les agressions sexuelles, y compris certains propos se voulant solidaires mais qui contribuent à relativiser la gravité de tels crimes.

Dans sa communication, le Conseil a insisté sur la nécessité, pour la presse et les médias, de préserver la dignité et les droits des victimes mineures en évitant la divulgation de leur identité ou de leur image, et en respectant les normes professionnelles les plus strictes pour éviter toute victimisation secondaire.

Tout en réaffirmant que « le viol et l’agression sexuelle constituent un seul et même crime », le CNDH appelle les autorités judiciaires et sécuritaires à poursuivre avec rigueur les enquêtes et à garantir que justice soit rendue, afin de protéger les enfants et renforcer la lutte contre l’impunité.

 

BledNews

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