Un jeune marocain sauvagement assassiné par le personnel d’un centre de détention pour mineurs à Almeria, au Sud de l’Espagne : c’est ce que montre la vidéo publiée par le site du quotidien El Pais le 9 juin 2020. Ce terrible drame n’a fait réagir personne au Maroc, ni ministère en charge des MRE ni aucune autre institution dédiée aux MRE, au moment où tout le monde s’indigne de l’assassinat de Georges Floyd aux USA, pur acte de racisme.
L’affaire remonte au 1erjuillet 2019. Un jeune d’origine marocaine, Iliass Tahiri, qui venait de souffler ses 18 bougies, trouve la mort dans un centre pour mineurs, sous tutelle de l’Etat, à Almeria. La juge d’instruction en charge de l’affaire conclut, en janvier dernier, à un « décès brusque accidentel ». La famille du défunt dépose un recours dont la conclusion n’a toujours été rendue.
La journaliste du journal El Päis, Patricia Ortega Dolz, vient de publier ce mardi 9 juin, une vidéo troublante d’une violence inouie et montrant sans équivoque, l’acharnement, jusqu’à l’assassinat, de 6 personnes du centre sur Ilias Tahiri. Six personnes, dont le directeur du centre, qui cherchent à ligoter le jeune marocain sans défense et l’étouffe jusqu’à ce qu’il ne réagisse plus… Le directeur du centre vient de déposer sa démission, juste après la divulgation de la vidéo, prétextant des raisons personnelles.
La toile s’enflamme
Le militant associatif et youtubeur Reda Taoujni s’indigne, dans une vidéo postée, d’abord de l’acte d’assassinat perpétré par les espagnols sur le jeune marocain et surtout du mutisme côté marocain. Il décrie l’absence de réaction du ministère des affaires étrangères, de la société civile, des médias ainsi que de toutes les institutions dédiés aux MRE et dont un des rôles principaux est de prendre position sur des questions qui touchent cette communauté, où qu’elle soit surtout la plus vulnérable.
En Grande-Bretagne, la fondatrice de la Fondation Al Hassania, Souad Talsi, compte organiser un sit-in devant l’ambassade d’Espagne à Londres pour protester contre l’assassinat sauvege d’Ilias Tahiri.
Mohamed Kamal
