Le président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Ahmed Réda Chami, a plaidé, mercredi à Rabat, pour une gouvernance rénovée des politiques publiques et des dispositifs dédiés aux Marocains du monde (MDM).
«Au vu de la faible coordination et convergence entre les institutions chargées des MDM», le CESE préconise d’attribuer à un ministre délégué auprès du ministère des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger (MRE), chargé des affaires des MDM, la mission et la responsabilité de concevoir et de veiller à la bonne mise en œuvre de la stratégie MDM, a indiqué Ahmed Réda Chami lors d’une conférence de presse dédiée à la présentation des conclusions d’un avis du Conseil, intitulé «Renforcer le lien intergénérationnel entre les MDM et le Maroc, les chances et les défis».
Le président du CESE a, dans ce sens, recommandé d’ériger la Fondation Hassan II pour les Marocains résidant à l’étranger en établissement public stratégique, qui constituera l’opérateur et le bras opérationnel pour le déploiement de la stratégie MDM, en concertation avec les autres acteurs et parties prenantes, ainsi que de créer au sein des ambassades du Maroc des antennes de l’établissement public stratégique chargées du déploiement de la stratégie MDM au niveau des pays d’accueil.
Le CESE, a-t-il poursuivi, appelle aussi à soutenir les talents expatriés et de réduire les obstacles à leur participation aux réseaux scientifiques et technologiques et aux activités culturelles, en prévoyant notamment dans l’arsenal législatif et réglementaire des dispositions facilitant la mobilité des compétences marocaines exerçant à l’étranger, en particulier les enseignants, les experts et chercheurs universitaires.
D’après lui, l’émigration a pesé d’un poids structurel sur la régulation sociale et les équilibres macro-financiers. Or, elle ne peut constituer une solution durable au chômage et au déséquilibre structurel des comptes extérieurs. L’un des objectifs de cette action du Conseil est donc de bien connaître ces MDM et leurs aspirations, pour mieux les protéger, leur assurer un accès sans cesse meilleur et de proximité aux services publics et à l’expression citoyenne.
Et de soutenir que parmi les MDM, de plus en plus d’individualités brillantes, aux réussites inspirantes dans de nombreux secteurs et plusieurs pays, mais il y a en même temps des catégories vulnérables ou en situation de détresse. Le défi est donc de préserver le lien avec tous, mieux les servir, encourager et soutenir les premiers et protéger les autres.
Sur les moyens à mettre en place pour renforcer et préserver la durabilité des liens entre les Marocains du monde (MDM) et le Maroc, les recommandations du CESE portent sur quatre points essentiels :
1- Mieux comprendre et connaitre les MDM
– Évolution des flux migratoires
– Résidence, citoyenneté et nationalité dans les pays d’accueil
– Le lien avec le Maroc (expressions et fondements).
2- Servir mieux et renforcer la protection des droits et de la dignité des MDM
– Accès aux services culturels et cultuels
– Accès aux services administratifs
– Protection judiciaire
– Protection sociale.
3- Soutenir et encourager la contribution des talents expatriés au développement du Maroc
– Mobilisation effective des compétences des MDM
– Développement de leurs transferts financiers.
4- Co-construire avec les MDM des liens innovants qui démultiplient leurs succès et étendent le rayonnement du Maroc
– Représentation et participation politiques des MDM
– Reconnaissance de l’utilité sociale des associations de MDM et renforcement de leur participation.
Dans le cadre de l’élaboration de cet avis, le CESE a sollicité, du 8 au 29 octobre 2022, la contribution des MDM à travers sa plateforme Ouchariko. A cet effet, les résultats de la consultation donnent globalement une idée sur la situation des MDM, leurs perceptions et leurs perspectives.
Le questionnaire a été publié en 7 langues et le nombre d’interactions avec ce sujet a atteint 91 520, dont 4 651 répondants MDM au questionnaire.
BledNews/MAP