Aérien : Les chiffres choc d’une crise sans précédent
118 milliards de dollars de pertes prévues pour 2020 : IATA annonce les chiffres choc de la crise de l’aérien à travers le monde.
Un chiffre d’affaires de 328 milliards, en baisse de 60 % et des pertes de l’ordre de 118 milliards de dollars: les deux chiffres choc annoncés en ouverture de l’assemblée annuelle de l’association du transport aérien international (IATA) font froid dans le dos.
« Les livres d’histoire retiendront 2020 comme la pire année financière » du transport aérien, a souligné le directeur général de l’IATA, Alexandre de Juniac. Sans grande surprise, l’année a été la pire année de l’histoire du transport aérien. En moins d’un an, les quelque 290 compagnies aériennes internationales membres de l’IATA auront ainsi perdu l’équivalent de dix-sept ans de croissance et plus d’argent que durant toutes les précédentes crises cumulées depuis la fin de la Seconde guerre mondiale. Et le grand hiver du transport aérien est loin d’être terminé. Selon l’IATA, le secteur générera encore 38,7 milliards de dollars de pertes en 2021, qui sera la deuxième plus mauvaise année de son histoire, avec un chiffre d’affaires encore inférieur de 50 % à celui de 2019 (838 milliards de dollars).
Malgré l’arrivée annoncée des premiers vaccins et la généralisation espérée des tests Covid en aéroport, qui devraient permettre la réouverture des frontières, le nombre de passagers ne devrait pas dépasser 2,8 milliards, contre 4,5 milliards en 2019, estime l’IATA. Et le retour du trafic passagers au niveau d’avant n’interviendrait pas avant 2024.
Du moins pour ceux qui auront survécu. Car, selon les données de l’association, le niveau médian de trésorerie des compagnies aériennes serait de 8,5 mois. Soit de quoi tenir jusqu’à l’été 2021, au rythme de consommation de cash actuel, qui était encore de 13 milliards de dollars en octobre et devrait rester autour de 6,8 milliards par mois au premier semestre 2021. D’après l’IATA, les compagnies les plus performantes ne retrouveront pas une situation de cash positive avant le troisième ou le quatrième trimestre de l’an prochain.
« Sans les aides d’Etats, pour un total de 173 milliards de dollars, nous aurions déjà assisté à des faillites en cascade », a souligné le directeur général de l’IATA, Alexandre de Juniac, qui a appelé les gouvernements à poursuivre leur soutien.
BledNews/AFP