C’est au Maroc que la réalisatrice francomarocaine a choisi d’organiser l’avant-première de son dernier documentaire “Le Pacte de Sel” où elle raconte son retour aux sources, dans son village natal algérien qu’elle a quitté à l’âge de 6 ans pour aller en France.
BledNews: Si on vous demandait de parler de votre documentaire Le Pacte de Sel en quelques mots, qu’est-ce qui le différencie du travail précédent que vous avez réalisé?
. RBE: C’est sensible ! A tout point de vue. Sensoriel. Mémoriel. Personnel. Humainement. Je suis à l’image derrière la caméra et devant. C’est mon film le plus intimiste. Et c’est celui qui me rend pour le moment triste à cause de la séparation de mes deux identités.
. La problématique des familles marocaines expulsées d’Algérie continue de faire l’actualité. C’est à cela que vous avez voulu faire allusion dans Le Pacte de Sel.
. RBE: J’ai voulu lever l’interdiction de retourner en Algérie. J’ai grandi avec la peur de l’Algérie. A cause des médias. Et heureusement ma famille avait eu de bonnes relations avec leurs voisins. Une nostalgie idiote et j’ai voulu aller voir de mes propres yeux.
. Etre femme, d’origine marocaine de surcroît dans le monde du cinéma en France. Ce sont 2 obstacles majeurs ou ou 2 challenges formidables?
. RBE: Franchement ça dépend de qui on fréquente. Et surtout des principes que l’on a ou pas. En ce qui me concerne j’ai fait des choix très tôt. J’ai choisi la voie la plus difficile, celle léguée par mes parents. A chaque fois que j’ai eu un doute j’ai pensé à eux. Donc être franco marocaine c’est un challenge intéressant et en même temps j’ai eu tellement d’obstacles dés que j’ai quitté la sphère familiale pour mes études et puis pour mon métier. Le racisme structurel en France est une réalité.
Propos recueillis par L.A