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La Tunisie fête le 7e anniversaire de sa révolution

Après une semaine de troubles sociaux, les Tunisiens ont marqué dimanche 14 janvier le 7e anniversaire de la révolution Si certains expriment leur fierté, d’autres criant  leur colère face à la persistance des maux -pauvreté, chômage et corruption- à l’origine de la chute de la dictature.

Sur l’avenue Bourguiba de Tunis, l’un des lieux emblématiques du soulèvement qui fut le point de départ des révoltes arabes des centaines de personnes ont manifesté  pour marquer l’anniversaire de la chute de Zine El Abidine Ben Ali, après 23 ans de règne sans partage.

 L’avenue avait été placée sous très haute sécurité et les arrivants ont été soumis à des fouilles. Même si les défilés se sont déroulés sans incident notable, la grogne sociale qui a récemment refait surface dans l’ultime pays rescapé du Printemps arabe était palpable. Sept ans après le départ de Ben Ali, les Tunisiens estiment avoir gagné en liberté mais perdu en niveau de vie.

Malgré le succès relatif de sa transition démocratique, la Tunisie ne parvient en effet pas à s’extirper de la morosité économique et sociale.  Alimentée par un chômage persistant (15% selon les chiffres officiels), la grogne a été exacerbée par des hausses d’impôts prévues dans le budget 2018, touchant un pouvoir d’achat déjà éprouvé par une inflation en hausse (plus de 6% fin 2017).

Les protestataires réclament la révision du budget voté en décembre mais aussi une lutte plus efficace contre la corruption.

“Nous protestons contre cette loi de finances (…) qui détruit le pouvoir d’achat de la majorité des Tunisiens et sert les intérêts des corrompus et des pilleurs”, dit de son côté à l’AFP Hamma Hammami, le porte-parole du Front populaire. Cette coalition de partis de gauche a été accusée par le chef du gouvernement Youssef Chahed d’être responsable des derniers troubles, lors desquels quelque 803 personnes soupçonnées de violence, de vol et de pillage ont été arrêtées, selon le ministère de l’Intérieur.

Le président Béji Caïd Essebsi s’est, lui, rendu dans le quartier populaire d’Ettadhamen, en banlieue de Tunis, où des heurts nocturnes ont opposé des jeunes aux forces de sécurité la semaine passée. “Cette année nous allons commencer à nous occuper des jeunes”, a assuré le président Essebsi, 91 ans, en inaugurant un complexe culturel destiné à la jeunesse. “Il faut que nous nous occupions (…) de ce quartier populaire et défavorisé”, a-t-il ajouté.

“Cela fait sept ans qu’on ne voit rien venir. On a eu la liberté, c’est vrai, mais nous sommes plus affamés qu’avant”, clament de nombreux protestataires.

En difficulté financière, notamment après la crise du secteur touristique liée à une série d’attentats jihadistes en 2015, la Tunisie a obtenu un prêt de 2,4 milliards d’euros sur quatre ans du Fonds monétaire international (FMI). En échange, elle s’est engagée à une réduction de son déficit public et à des réformes économiques. Le gouvernement a promis un plan d’action social qui doit toucher plus de 120.000 bénéficiaires. Il prévoit une aide à l’accès à la propriété pour les familles pauvres, “une couverture médicale pour tous” et une augmentation de l’allocation sociale en faveur des familles nécessiteuses.

Bled.ma avec AFP

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