Relancée avec un investissement global de 5 milliards de dirhams, dont 2,3 milliards de DH initialement, Mogador a trois investisseurs principaux, deux égyptiens, Samih Sawiris, et Hossam El Shair et l’émirati Hussain Al Nowais.
Sans nul doute, la convention qui vient d’être signée entre le gouvernement marocain et le groupement d’investisseurs est d’une importance cruciale pour la ville et sa région. Portant sur un montant de 2,3 milliards de dirhams, elle s’inscrit, comme devaient le souligner les divers intervenants qui se sont succédé au pupitre ce jeudi 19 décembre, Aziz Akhannouch, Chef du gouvernement, Fatim-Zahra Amor, ministre en charge du tourisme et André Azoulay, Conseiller de Sa Majesté à l’occasion de la signature de la convention liant les deux égyptiens, Samih Sawiris, et Hossam El Shair et l’émirati Hussain Al Nowais au gouvernement marocain, dans une vision stratégique globale de promotion de l’investissement touristique et de la destination Maroc.
Les trois investisseurs acquièrent 100% de SAEMOG, la société d’aménagement d’Essaouira-Mogador et s’engagent dans un processus de restructuration des dettes de l’entreprise, de rénovation et de construction de nouveaux équipements.
Un ambitieux programme devrait permettre de doter la ville de nouvelles infrastructures hôtelières et renouveler celles existantes, nombre d’entre elles étant obsolètes. Les montages financiers avec les opérateurs banquiers devraient permettre une nouvelle configuration.
« Nous avons recommencé à parler de milliards pour Essaouira. Cela fait plaisir », a indiqué André Azoulay pour qui «pour nous souiris ce jour est historique et il marque un point de départ nouveau vers de nouveaux horizons ».
Ces nouveaux horizons seraient donc de faire d’Essaouira une destination de choix, à l’instar de Marrakech, des horizons construits grâce à l’un des plus gros milliardaires du continent africain, Samih Sawiris. D’origine copte, deuxième membre d’une richissime fratrie, moins médiatisé que ses frères Naguib et Nassef, respectivement 8e et 5e plus grosses fortunes du continent africain, il avait fait trembler l’Egypte début 2023 lorsqu’il avait annoncé y geler ses investissements. Il avait alors déjà annoncé se tourner vers Essaouira pour en faire une destination touristique de rêve. Les négociations étaient déjà sur les roues. Celui dont la famille détient la moitié de la Bourse du Caire, avec des actions dans les plus importants secteurs, les télécommunications, la construction et le tourisme, a jeté son dévolu sur une ville chérie par de nombreux marocains (qui en constituent les touristes majoritaires) et par les nombreux touristes étrangers dont beaucoup en sont tombés amoureux au point d’y jeter définitivement l’encre.
Si André Azoulay a, au cours de la cérémonie de lancement de la station, adressé un hommage à Lamia Boutaleb, nommée Secrétaire d’état au tourisme en 2017 auprès de Mohamed Sajid, pour le «travail réalisé pour Mogador », aucun mot n’a été prononcé à propos de Amyn Alami qui a présidé SAEMOG de longues années durant. Quel a été le bilan de sa gestion?
Alors que 2030 approche à grands pas, les yeux se tournent vers l’avenir espérant observer au loin l’Essaouira de demain, encore plus belle que celle d’aujourd’hui.
Amale DAOUD
