En marge de la 28e édition du Salon international de l’édition et du livre (SIEL), le
Cercle des Lauréats de Belgique (CLB) organise une rencontre–débat avec Lahcen Zinoun à
l’occasion de la réédition de son autobiographie « Le Rêve Interdit » (Maha Éditions, une
initiative du CLB, avec le soutien du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger
(CCME).
Le public a rendez–vous dès 19h, ce mercredi 7 juin, au café La Scène (au–dessus du Cinéma La Renaissance,Rabat) avec celui qui fut le premier danseur d’origine marocaine à être désigné danseur étoileen Belgique avant de revenir au Maroc pour mener une carrière de danseur, de chorégraphe, de réalisateur et d’écrivain.
Suivant les questions de l’audience, Lahcen Zinoun évoquera lors de l’échange modéré
par son éditrice Michèle Desmottes, quelques–uns des épisodes, pour certains lumineux, pour
d’autres sombres ou tragico–comiques, du parcours qu’il a si magistralement restitué dans son
autobiographie, dessinant, en arrière–plan, un portrait du Maroc aux premières années de
l’indépendance, puis les années 1960–70 en Belgique et enfin le retour au pays, avec son épouse,
la danseuse Michèle Barette qui partage son ambition de préserver le patrimoine dansé
marocain et son combat pour permettre à la jeunesse marocaine de bénéficier d’une solide
formation artistique. Une lutte toujours d’actualité. Lahcen Zinoun poursuit son rêve. Il lui est
encore interdit mais la volonté de l’artiste parviendra peut–être à briser les résistances. L’avenir
nous le dira…
« La réédition de cette autobiographie marque notre volonté d’assurer à ce récit une
large diffusion. Cette belle et singulière épopée est particulièrement inspirante. Elle incarne
aussi, d’une certaine manière, la symbolique d’une relation circulaire faite d’une multiplicité
d’attachements culturels et humains réciproques entre le pays de l’Atlas et celui des polders »,
souligne Merouane Touali, Président du CLB.
On soulignera également qu’à l’époque où Lahcen Zinoun déposait ses valises en
Belgique avec l’espoir d’y accomplir son rêve de danseur, ses compatriotes commençaient à
arriver en nombre pour travailler dans les mines, les usines de production et les chantiers de
construction, encouragés par la signature, le 17 février 1964, des accords pour le recrutement
de main–d’œuvre entre les deux Royaumes. Le CLB souhaite d’ailleurs faire de l’année 2024,
marquant le 60e anniversaire de cet accord, un moment de commémoration, de souvenir et de
célébration de l’amitié belgo–marocaine. Cette réédition est l’une des actions que le Cercle a
programmées sur les sols marocain et belge.Extrait du livre « Le rêve interdit »
« Dans le quartier, il n’y avait ni salle de cinéma, ni salle de spectacle, ni théâtre, ni maison
des jeunes, rien qui puisse participer à l’éducation et à la formation culturelles des enfants.
Alors, nous nous regroupions et chacun jouait quelque chose (…) Plus tard, nous en viendrons
même à organiser un cinéma en plein air (…) Un après–midi que j’avais du temps libre, je
m’étais aventuré dans le centre–ville. Je musardais tout en contemplant les élégantes artères
ornées de ces bâtiments blancs plus beaux les uns que les autres. C’est alors que j’entendis une
délicate musique filtrer de l’une de ces bâtisses. J’étais hypnotisé. Il me fallait absolument en
savoir plus. Je fis donc le tour du bloc jusqu’à en trouver l’entrée. Le destin avait frappé. Il
allait changer ma vie… »