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Seif-eddine Houmine, un battant, champion amoureux du Jiu Jitsu

Le Jiu-Jitsu touche de plus en plus les quartiers populaires, car il bénéficie de l'attrait qu'ont les jeunes face au MMA .

Il est ce que l’on appelle un battant. Mais c’est d’abord et surtout parce que c’est sa passion et il y croit dur comme fer. Seif-eddine Houmine, multiple champion de Jiu Jitsu et champion du monde de jiu-jitsu en 2013 au Brésil, vient de remporter un nouveau titre mondial aux championnats du monde à Abu Dhabi.  Nous l’avons rencontré. Entretien. 

 

Seif-Eddine Houmine est un Jiujitsuka qui évolue dans la catégorie de plus de 100 kg.

 

BledNews: Une médaille d’or sous les couleurs du Maroc tout à fait récemment… ça fait quoi?

.Seif-eddine Houmine : Je suis vraiment fier d’avoir été à la hauteur de ce défi et d’avoir remporté l’Or pour le Maroc. À savoir que le World Martial Arts Masterships, en Corée du Sud, est comparable aux Jeux Olympiques dans son organisation, dans le niveau de participation des athlètes de haut niveau et des nations représenter lors cet énorme événement sportif et planétaire. Le World Martial Arts Masterships a réuni près de 3 200 athlètes, toutes disciplines confondues. Je me suis entraîné durement à parfaire mon jeu et ma technique pour remporter ce prix et monté sur la plus haute marche du podium pour mon pays.

.Vous plusieurs titres. Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?

. L’année 2013 fut pour moi l’année de la moisson, le labeur de mes entraînements portait enfin ces fruits. Ce fut au Brésil à Sao Paulo que j’ai remporté mon premier titre de champion du Monde. Par la suite, j’ai réitéré les victoires et titres mondiaux, tels qu’en 2014 à Abu Dhabi. En 2015 j’ai la joie et l’immense honneur de remporter pour le Maroc un double titre mondial puisque je remporte une double médaille d’Or lors du championnat du monde à Bangkok.  Idem en 2016 en Pologne. Puis arriva pour moi en 2017, l’évènement tant attendu et qui fut à la hauteur de mes espérances “Les Jeux Mondiaux” où j’ai arraché pour la première fois de toute l’histoire du Maroc et du continent Africain la médaille D’or aux Jeux Mondiaux. La même année, je remporte un nouveau titre mondial à Bogota en Colombie. L’année 2018 fut un moment difficile pour moi puisque je perds en finale par décision d’arbitre pour remporter un modeste titre de Vice-Champion du Monde. Mais cela n’a fait qu’aiguiser ma motivation et ma détermination.

.Vous avez vécu à l’étranger mais vous concourrez sous les couleurs du Maroc. Comme s’explique ce choix ?

 . Je suis natif de Oujda, je vis à Paris et j’ai beaucoup d’amour pour mon pays d’accueil la France, mais j’ai un attachement indéfectible pour mes racines et pour le Maroc. C’est la raison principale qui a motivé ma décision de représenter notre nation lors des Championnats Internationaux, il faut comprendre que c’est d’abord un choix du cœur et d’amour, malgré les inconvénients et difficultés financières, matérielles et de sponsoring. Certes, c’est un choix difficile que je dois assumer au quotidien, dû au peu, voir au quasi-pas de moyens et de soutien de mon pays que je représente de mon mieux par un investissement personnel et financier qui commence à peser lourd pour moi et ma famille.

.Vous êtes soutenu par une Fédération ?

. Je représente la Fédération Royale Marocaine de Ju-Jitsu (FRMJJ), Celle-ci de manière globale me permet de représenter ma nation , mon pays lors de Grand Chelem, Coupe d’Afrique et championnat du Monde. Secondairement, elle m’apporte un soutien financier partiel qui certes ne couvre aucunement les frais liés aux dépenses de mes entraînements, ni de mes déplacements à l’étranger et des diverses compétitions qui me permettent de me préparer pour les grands challenges comme les Championnats continentaux et internationaux, mais la fédération reste un soutien dans le sens qu’elle couvre uniquement les frais des participations au Championnat du Monde. Je reste dans l’espoir qu’un jour la FRMJJ puisse couvrir l’ensemble des frais liés à la préparation et aux déplacements dans le cadre des championnats majeurs.

.Le Jiu Jitsu reste encore peu populaire au Maroc. Vous faites beaucoup pour encourager son développement. Quels sont les moyens qu’il faudrait mettre pour que ce sport atteigne un bon niveau au Maroc?

 .Malgré le peu de médiatisation des grandes chaînes nationales dont il dispose au Maroc, celui-ci reste un sport en pleine expansion au sein du pays et principalement dans les grandes métropoles. Le Jiu-Jitsu touche de plus en plus les quartiers populaires, car il bénéficie de l’attrait qu’ont les jeunes face au MMA (Mixed Martials Arts) et plus particulièrement à l’un des événements sportifs de combat le plus médiatisé et regardé dans le Monde qui est l’UFC (Ultimate Fighting System) et dont l’ensemble des combattants pratiquent de manière inévitable le Jiu-Jitsu. De mon côté, Je participe aussi à la promotion de ce sport par la participation et l’organisation de stage de Jiu-Jitsu dans plusieurs grandes villes du pays, tel que Casablanca, Tanger…Dès que la demande se fait ressentir, je n’hésite pas à me déplacer au Maroc afin de donner des séminaires, mais aussi d’y apporter des experts internationaux pour animer des stages et des entraînements de masse dans plusieurs villes du pays. Il existe un gros potentiel d’athlète au sein du pays et plusieurs cercles de pratiquants, mais ceux-ci doivent s’unir pour mieux s’organiser, se structurer et représenter une force devant le politique afin de porter leur intérêt et bénéficier d’aide structurelle et financière.

 

 

Propos recueillis par Leila Amiri

 

 

 

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