Nasser Bourita détaille le plan d’action contre le terrorisme en Afrique
L’action multilatérale contre le terrorisme n’est plus facultative, mais la seule option », a affirmé le ministre des affaires étrangères.
Le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, a affirmé que la «seule option» pour lutter contre le terrorisme est une «action multilatérale».
Concernant l’Afrique, il a rappelé l’augmentation dangereuse des décès dus au terrorisme en 2022, soulignant qu’il faudrait adopter une approche s’intéressant aux causes profondes de ce phénomène et en s’inspirant des valeurs africaines de coexistence et de tolérance pour le régler.
S’appuyant sur l’expérience marocaine de près de 20 ans dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, le chef de la diplomatie marocaine a souligné que les pays privilégiant une approche unilatérale et individuelle ou usant d’un modèle standard, ont échoué à faire reculer la menace terroriste.
« L’action multilatérale contre le terrorisme n’est plus facultative, mais la seule option », a-t-il déclaré dans une vidéo pré-enregistrée adressée à une réunion de haut niveau sur l’impact positif du Bureau du Programme des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme et la formation en Afrique basé à Rabat, co-présidée par le Maroc et le Bureau des Nations Unies de la lutte contre le terrorisme (ONUCT) dans le cadre de la Troisième semaine de lutte contre le terroriste, dont les travaux ont débuté lundi à New York.
La réunion a connu la participation notamment du Secrétaire général adjoint de l’ONUCT, Vladimir Ivanovich Voronkov, de la ministre portugaise de la Justice, Catarina Sarmento Castro, de l’ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l’ONU, Omar Hilale, ainsi que de plusieurs hauts responsables de l’organisation multilatérale.
Nasser Bourita a expliqué qu’en Afrique, le terrorisme représente aujourd’hui l’une des menaces les plus difficiles qu’il faut affronter avec célérité, à travers des actions coordonnées dans l’esprit et les principes du multilatéralisme.
Il a rappelé qu’en 2022, 60% de tous les décès dus au terrorisme dans le monde sont survenus en Afrique subsaharienne, contre 48% en 2021.
Le ministre a affirmé que partenariat entre le Bureau du programme de l’UNOCT et les pays africains devrait reconnaître l’importance de s’attaquer aux causes profondes de l’extrémisme violent et du terrorisme, estimant que cela peut être réalisé en promouvant des programmes axés sur la lutte contre l’extrémisme violent en s’inspirant des valeurs africaines de coexistence et de tolérance.
Il a, dans ce cadre, cité un passage d’un message du Roi Mohammed VI dans lequel il souligne: “Nous sommes convaincus de l’importance de la coexistence et du dialogue et fermement attachés aux valeurs de modération et de tolérance qui nous incitent à rejeter toute forme d’intolérance, de haine et d’extrémisme. Nous sommes également persuadés de la nécessaire mise en œuvre de politiques permettant d’atteindre ces objectifs”.
Nasser Bourita a affirmé que le Maroc, guidé par l’engagement stratégique de soutenir les États africains en tant que principe primordial de sa politique étrangère sous le leadership du Roi Mohammed VI, a pris des mesures concrètes en 2021 lorsqu’il a abrité à Rabat le siège du premier Bureau du Programme de l’ONUCT en Afrique.
Depuis l’inauguration de cette structure, le Maroc n’a ménagé aucun effort pour soutenir politiquement, financièrement et avec une assistance en nature la mission et les activités de ce Bureau, a relevé le ministre.
Désormais, ce mécanisme mis en place se présente désormais comme un centre de connaissances fiable et un hub régional de confiance pour le renforcement des capacités en matière de lutte contre le terrorisme en Afrique, a-t-il noté.
M. Bourita a, de même, mis en avant le soutien des partenaires internationaux, le dévouement du Bureau du Programme à Rabat et le soutien constant de l’ONUCT à New York, faisant remarquer que ce partenariat concret a favorisé une participation croissante de pays africains aux activités de ce Programme.
Il s’est félicité de l’intérêt grandissant que portent les partenaires pour soutenir les activités de renforcement des capacités en s’appuyant sur l’expertise marocaine et en s’inspirant de l’expérience du Royaume en matière de lutte anti-terroriste.
Bourita a affirmé que le Maroc demeure résolument attaché à la coopération avec l’ONUCT et au succès de son Bureau de Programme à Rabat, en tant que contribution à la paix, à la sécurité et à la stabilité en Afrique et dans le monde.
Et que l’un des autres signes du partenariat renforcé entre le Maroc et l’ONUCT, se caractérise par la Plateforme de Marrakech pour les chefs des agences africaines de sécurité et de lutte contre le terrorisme lancée en 2022, qui vient de tenir sa deuxième réunion début juin 2023 à Tanger.
Cette plateforme offre un forum de dialogue entre agences dédiées, pour mieux identifier, analyser et dissuader les menaces terroristes en Afrique, tout en consolidant la dynamique en faveur d’une réponse anti-terroriste mieux coordonnée, a-t-il déclaré.
Par ailleurs, il a souhaité voir le Bureau du Programme de l’ONUCT à Rabat développer davantage des activités de collaboration. Il a notamment cité les trois paramètres qui, selon lui doivent être mis en oeuvre, à savoir la conception de programmes adaptés aux priorités africaines; le renforcement des capacités sur la base de l’expertise africaine et le développement d’un réseau de praticiens et d’experts pour qu’ils supervisent la mise en œuvre des programmes dans leurs pays africains respectifs.
Enfin, le ministre a souligné que le succès du Bureau de programme de l’ONUCT à Rabat dépend en grande partie d’une collaboration mutuellement bénéfique avec et entre les États africains bénéficiaires, estimant que le partenariat entre le Bureau et ces pays peut renforcer davantage la coopération régionale.
BledNews/MAP