Le Fonds monétaire international table sur une croissance de 2,4% pour le Maroc en 2023. Soit un rebond par rapport à 2022 (+1,3%). Le Maroc fera ainsi mieux que la moyenne de sa région, le Moyen-Orient (qui comprend aussi l’Afrique du Nord) et l’Asie centrale, dont l’évolution du PIB doit chuter à 2% cette année après 5,6% l’année dernière.
La performance du Royaume sera, néanmoins, moins forte que la moyenne des pays émergents et en développement dont la croissance doit atteindre 4% cette année, selon l’édition d’octobre 2023 des Perspectives de l’économie mondiale (PEM), dévoilé par le FMI le 10 octobre lors de ses assemblées annuelles à Marrakech. Pour 2024, la croissance du Maroc s’accélérerait à 3,6%. Et d’ici 2028, la moyenne doit atteindre un taux de 3,4%.
A l’échelle du globe, la croissance mondiale va ralentir, passant de 3,5 % en 2022 à 3,0 % en 2023 et 2,9 % en 2024, soit bien moins que la moyenne historique (2000–19) de 3,8 %. Dans les pays avancés, le FMI attend un ralentissement, la croissance passant de 2,6 % en 2022 à 1,5 % en 2023 puis à 1,4 % en 2024 alors que « les effets du durcissement de la politique monétaire commencent à se faire sentir ». Les pays émergents et les pays en développement devraient voir leur croissance reculer légèrement, de 4,1 % en 2022 à 4,0 % en 2023 et 2024.
Pour ce qui est de l’inflation mondiale, elle devrait régulièrement reculer, de 8,7 % en 2022 à 6,9 % en 2023, puis à 5,8 % en 2024, en raison du resserrement de la politique monétaire facilité par une baisse descours internationaux des produits de base. L’inflation hors énergie et alimentation devrait diminuer progressivement, et globalement l’inflation ne devrait pas retrouver sa valeur cible avant 2025 dans la plupart des pays.
Pour le Maroc, l’inflationatteindrait une moyenne de 6,3% cette année, après 6,6% l’année dernière. Elle devra baisser à 3,5% en 2024.
« A l’échelle mondiale, l’inflation pourrait rester élevée et même s’accélérer si d’autres chocs se produisaient, notamment ceux liés à l’intensification de la guerre en Ukraine et à des phénomènes météorologiques extrêmes, ce qui provoquerait un durcissement des politiques monétaires. », estiment les économistes du FMI.
En effet, les chocs climatiques et géopolitiques pourraient provoquer de nouvelles flambées des prix des denrées alimentaires et de l’énergie. De même, l’intensification de la fragmentation géoéconomique pourrait limiter la circulation des produits de base entre les différents marchés, et ainsi accroître la volatilité des cours et compliquer la transition écologique. « Alors que le coût du service de la dette augmente, plus de la moitié des pays en développement à faible revenu sont en situation de surendettement ou s’en rapprochent fortement. Les pouvoirs publics ont peu droit à l’erreur. », alerte par ailleurs le FMI. Une coordination multilatérale plus rapide et plus efficiente s’impose ainsi en termes de résolution de la dette afin d’éviter tout surendettement.
De leur côté, les banques centrales doivent rétablir la stabilité des prix tout en recourant, si nécessaire, aux outils permettant d’alléger les tensions financières. « Il est essentiel d’adopter des cadres de politique monétaire et des stratégies de communication efficaces pour ancrer les anticipations et réduire au minimum les coûts de la désinflation en matière de production. Les responsables des finances publiques devraient reconstituer une marge de manœuvre budgétaire et renoncer aux mesures non ciblées, tout en protégeant les plus vulnérables.
Pour le FMI, des réformes destinées à réduire les obstacles structurels à la croissance, en encourageant par exemple la participation au marché du travail, aideraient à ramener progressivement l’inflation vers le niveau visé et à réduire la dette.
BledNews/MAP