Le financement participatif semble avoir la côte auprès des Marocains résidant à l’étranger. C’est ce qu’affirment les responsables de plusieurs banques dont les départements marketing et communication ont tenté de séduire cette clientèle cet été. Cependant, aucune étude scientifique sur le sujet à savoir celui relatif au marché MRE n’a été réalisée jusqu’à présent. Seules les estimations et les à priori laissent affirmer que la manne est importante.
Appartements et maisons : ce sont là les principaux produits à l’achat proposés par les banques islamiques ou participatives. Le créneau est porteur, s’accordent à dire l’ensemble des intervenants. Reste à savoir dans quelles proportions ? Tout porte à croire que la finance participative intéresse une très large clientèle et les milieux immigrés en font partie. Si aucune étude n’a été jusqu’à présent réalisée pour ce marché en particulier, les opérateurs du secteur ont déjà identifié l’engouement croissant des MRE à l’occasion de manifestations organisées à l’étranger, notamment lors des salons d’immobilier organisés dans les pays d’accueil. Les banquiers ne sont guère étonnés par cet intérêt. Ils l’expliquent par l’attirance d’une bonne partie des MRE pour les produits d’obédience islamique. Du coup, les banques se préparent en conséquence, en préparant leurs stratégies de communication afin de saisir des parts importantes du potentiel de ce nouveau marché. Plusieurs établissements ont programmé des actions directes de proximité comme par exemple la mise en place des agences mobiles stationnées à Tanger, le site d’où transitent les plus importants flux des Marocains du monde. Ces mêmes actions ont été effectuées également au niveau de certains aéroports, points d’entrée des MRE. Surtout que le potentiel du marché est énorme. L’encours de crédit que les banques participatives ont jusqu’ici accordé s’élève à 1,1 milliard de DH. En outre, pas moins de 71 agences des banques participatives ont ouvert leurs vitrines à travers le Maroc. Le potentiel va représenter entre 5 et 15% du total du marché. Selon une étude réalisée pour les clients de Société Générale Maroc, 78% des particuliers seraient intéressés par une offre participative, 70% des professionnels seraient intéressés par une offre participative et 56% des entreprises seraient intéressées par une offre participative. Les données devraient être similaires à quelques petites nuances près pour toutes les autres banques. Mais toutes n’ont pas les mêmes capacités Umnia Bank. Cette dernière avait même pris de court le marché en lançant son activité, espérant ainsi disposer d’une longueur d’avance par rapport à ses concurrents. Dar Assafa, la filiale de Attijariwafa Bank allait suivre, quelques semaines plus tard. La filiale arrive toutefois avec un lourd passif puisqu’elle avait été la seule à exister depuis déjà quelques années sans résultat satisfaisant. BMCE Bank, la Banque Populaire,Crédit du Maroc, Crédit Agricole et Société Générale allaient également suivre, les unes en créant leur filiale, lesautres des « fenêtres » ou comptoirs au sein de tout leur réseau. Pour ce qui est du segment MRE, pour le moment, aucune de ces filiales n’envisage d’ouvrir une représentation à l’étranger, au sein des pays d’accueil.
Leila Amiri
