A la uneSociété

Lutte contre les violences faites aux femmes : Avec le confinement, les violences montent en flèche

C’est parti. C’est aujourd’hui, 25 novembre, que la journée de lutte contre les violences faite aux femmes est célébrée. Plusieurs campagnes de sensibilisation de grande envergure ont été lancées.

L’ONU Femmes a lancé les «16 jours d’activisme des violences  faites aux femmes et aux filles. Le gouvernement marocain en a fait de même avec la 18ecampagne nationale de sensibilisation pour la lutte contre la violence à l’égard des femmes que chapeaute le ministère de la solidarité, du développement social, de l’égalité et de la famille. Cette dernière est placée sous le slogan “Unis, les Marocains rejettent la violence à l’égard des femmes”, et s’articulera autour de “la prise en charge des femmes victimes de violence” du 25 novembre au 10 décembre. Seize jours durant, la mobilisation contre ce type de violence battra son plein. Seize jours durant donc, les réseaux sociaux relaieront des messages clairs et forts que l’organisation internationale et que le gouvernement marocain entendent promouvoir auprès de la population.

Si ces campagnes sont lancées chaque année à la même date, celle de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, celles de cette année 2020 revêtent un caractère particulier. Le contexte lié à la pandémie est tout à fait particulier. Mais c’est surtout parce qu’il a engendré une recrudescence sans précédent de la violence sous toutes ses formes, à l’égard des femmes en particulier. Et les chiffres sont là pour étayer le constat.  Selon l’association féminine Fédération des ligues des droits des femmes (FLDF),  les violences basées sur le genre se sont accentuées de 31,6% durant les périodes de confinement et d’urgence sanitaire par rapport à la même période de l’année 2019. L’augmentation est énorme. L’association donne davantage de précisions :  un total de 4.663 actes de différentes formes de violences faites aux femmes a été enregistré au cours de la même période, la violence psychologique ayant représenté le taux le plus élevé avec 47,9%, suivie par la violence économique avec 26,9% et la violence physique (15,2%). Il s’agit notamment de 709 actes de violence physique, dont un cas d’homicide à l’égard d’une femme et un autre de tentative d’homicide, en plus d’une hausse de 5,1% de la violence sexuelle. Tous ces chiffres ont été confirmés par le Haut Commissariat au Plan.

Que faut-il en conclure ? Que la violence est loin d’être un phénomène marginal, une thématique galvaudée par les féministes. Il s’agit d’un véritable problème de société dont l’éradication nécessite l’implication de plusieurs composantes, qu’il s’agisse de la société civile, des instances internationales et des pouvoirs publics. La campagne de sensibilisation lancée par l’ONU Femmes a d’ailleurs pour thème central la montée des violences en période de Covid19.

C’est donc avec une fermeté encore plus grande que l’ensemble des intervenants souhaitent s’attaquer à un fléau qui menace de déséquilibrer les structures familiales, l’équilibre psychique et psychologique des enfants. Plus encore. L’engagement dans la lutte contre ces violences est un gage vis-à-vis des instances internationales pour lesquelles l’émancipation de la femme et l’obtention de ses droits reflète le niveau de développement d’un pays.

Le corps judiciaire en est conscient. Nombreux sont les magistrats à considérer que « la pandémie du coronavirus a confirmé la nécessité urgente de respecter les mesures de protection contenues dans la loi sur la violence faite aux femmes, publiée il y a deux ans, la loi sur la violence faite aux femmes a créé un cadre conceptuel moderne pour criminaliser les différentes formes de violence à l’égard des femmes, notamment à travers l’article 404 du Code pénal.”

 

Amale DAOUD

 

 

 

 

 

 

 

Tags

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page
Fermer
Fermer

Adblock détecté

S'il vous plaît envisager de nous soutenir en désactivant votre bloqueur de publicité