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« Les tirailleurs », le nouveau spectacle du belgomarocain Réda Chebchoubi

Après la pièce à succès Djihad, Réda Chebchoubi présentera un nouveau spectacle, "les tirailleurs".

Le comédien belgo marocain continue de s’intéresser à la problématique qui lui tient à cœur, la construction identitaire. Avec Djihad, une tragi-comédie consacrée aux combattants djihadistes et surtout au chemin psychologique qui les y mène, il prépare un nouveau spectacle dédié cette fois-ci encore à la quête de l’identité, sous un autre angle toutefois, celui des origines.

«Ne pas connaître son histoire, d’où l’on vient est un véritable drame psychologique. La quête de l’identité passe avant tout par la connaissance de ses origines » : Réda Chebchoubi  fais partie de ces artistes qui considèrent que l’art, dramaturge en particulier puisque c’est de ce monde qu’il fait partie, est aussi un acte militant dans le sens où il cherche à changer des choses, certaines choses. Cet artiste comédien, qui a débuté en tant qu’éducateur à Bruxelles, son pays d’adoption, s’est depuis toujours intéressé à la diversité d’abord. «Je fais partie de ceux pour qui la diversité est une richesse », confie-t-il.  Sensible à l’évolution de la société, à la montée des extrémismes de tous bords, il tente, à travers son art, de développer un discours qui va à l’encontre du climat ambiant, la haine et le racisme.

Dans un pays où la diversité se vit au quotidien, l’extrême droite se fraie chaque jour un chemin plus grand. Mais pas seulement. L’extrémisme religieux gagne du terrain à travers le monde et au sein des communautés étrangères. Belge d’origine marocaine, éducateur, Réda Chebchoubi ne peut qu’y être réceptif. Dans Djihad, il aborde la question de l’extrémisme religieux avec humour. Racontant l’histoire de trois jeunes bruxellois désoeuvrés qui décident de partir en Syrie pour combattre, au nom de la religion, aux côtés de djihadistes, Réda Chebchoubi met sur scène le conscient et subconscient de ces jeunes qui, au sommet de leur jeunesse, se trouvent désemparés, marginalisés et sont récupérés par des mouvements qui leur sont bien souvent totalement étrangers. Dans cette pièce qui a connu un grand succès, c’est avant tout d’un meilleur vivre ensemble qu’il est question. «Connaître l’autre, le comprendre, c’est cela l’essentiel pour éviter que la peur ne s’installe », commente Réda.

Si la découverte de l’autre est essentielle, la quête de soi l’est tout autant. C’est justement de cela que parle Chebchoubi dans la pièce de théâtre qu’il prépare et qu’il devrait présenter en 2021…le temps que l’épidémie disparaisse et que la vie reprenne son cours.

L’histoire contée dans la pièce est celle des tirailleurs marocains qui ont été recrutés dans leur pays d’origine pour combattre l’ennemi de leurs recruteurs.  Venus en Europe pour faire la guerre, ils y sont restés, y ont fondé des familles et se retrouvent aujourd’hui (pour ceux qui vivent encore) aux bancs des sociétés, totalement marginalisés. «Ce sont des oubliés de l’histoire. Mon spectacle sera avant tout un devoir de mémoire », explique Chebchoubi. Il s’appellera « Tirailleurs » et se présentera sous forme de dialogue entre deux amis de longue date qui ont vécu la guerre ensemble. Assis sur un banc, l’un à côté de l’autre, ils racontent l’histoire de leur vie, de celle de milliers de marocains venus en Europe pour faire aller combattre sur les fronts. Aujourd’hui, et malgré cette marginalisation, « ils n’en veulent pas à la France ou à la Belgique ». C’est une acceptation de son destin….peut-être une résignation ? « J’ai voulu montrer que nos grands-pères  avaient une telle foi que la rancune n’était pas au rendez-vous».

Assurément, un magnifique hymne à la paix.

 

Amale DAOUD

 

 

 

 

 

 

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