Grand risque de déficit énorme et surtout d’incapacité de versement des pensions aux ayant-droit. Les caisses de retraite marocaines vont très mal. Le wali de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, a une fois de plus insisté sur la nécessité d’une réforme « de toute urgence » des régimes marocains de retraite et la Caisse de compensation.
Il s’agit de l’urgence d’accélérer la réforme des régimes de retraite au Maroc afin de prévenir l’aggravation du déficit des caisses de prévoyance et la réforme de la Caisse de compensation qui est devenue nécessaire, selon le Wali de BAM, pour pouvoir financer de nouveaux projets sociaux.
« Plus nous tardons à agir, plus le déficit d’engagement augmente et plus les solutions futures deviennent complexes (…). Pour que les réformes réussissent, elles doivent être entreprises au bon moment« , a-t-il soutenu.
Et d’ajouter: « Lorsqu’il s’agit d’opérer un changement social structurel, les choses se compliquent, mais il est essentiel de continuer d’avancer (…). Ce sont ces réformes qui donneront au gouvernement des marges budgétaires pour financer d’autres projets sociaux et investir dans la création de richesse« .
En ce qui concerne le relèvement de l’âge de départ à la retraite, Abdellatif Jouahri appelle ainsi le gouvernement et les syndicats à faire preuve de bon sens et à trouver un terrain d’entente dans le cadre du dialogue social afin de ne pas aggraver davantage le déficit des caisses de prévoyance sociale. « Les études techniques sont connues, les déficits sont connus. Les parties prenantes doivent faire preuve d’intelligence des deux côtés », a-t-il souligné.
Les régimes de retraite marocains sont donc confrontés à des défis pressants, et la nécessité d’une réforme devient de plus en plus urgente. Selon les récentes études menées par l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS), les principaux régimes de retraite du pays font face à des perspectives inquiétantes.
La Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), par exemple, prévoit un premier déficit global dès 2027, et ses réserves risquent de s’épuiser d’ici 2040. De même, les régimes du secteur public gérés par la Caisse marocaine des retraites (CMR-RPC) et la Caisse nationale de retraites et d’assurances (RCAR-RG) sont confrontés à des difficultés financières croissantes.
Le régime CMR-RPC a enregistré son premier déficit global en 2015, et l’épuisement de ses réserves est prévu pour 2028. Quant au régime RCAR-RG, il fait face à un déficit global imminent cette année, avec une épuisement de ses réserves prévu pour 2044.
BledNews