Elle a été une des grandes surprises de ces législatives 2024. Samira Djouadi, figure connue dans le milieu associatif en France, a été investie par la majorité présidentielle pour la 9e circonscription des Français de l’étranger. A quelques jours du second tour, alors que la campagne bat son plein, elle appelle à la mobilisation générale pour contrer son adversaire, Karim Bencheikh. Entretien.
. BledNews: Connue dans l’associatif en France, on vous retrouve aujourd’hui candidate à la députation au niveau de la 9e région. Comment cela s’est-il passé ?
. Samira Djouadi: Je ne m’attendais pas non plus à me retrouver candidate à la 9e circonscription. Je pense que les résultats des européennes ont secoué tous les français de l’hexagone et à travers le monde. C’est cela le déclic. C’est ce qui m’a poussé et fait prendre conscience qu’à un moment donné, il faut être acteur et aller plus loin dans son engagement citoyen. Lorsqu’on m’a proposé d’être candidate à la 9e circonscription je n’ai pas hésité, d’autant plus que s’y trouve mon pays d’origine, le Maroc. C’était important pour moi de m’y positionner et de faire le trait d’union entre l’Hexagone et ces différents pays.
. On dit que cette 9e circonscription est acquise au Front de Gauche.
. Juste pour que les gens sachent, aux européennes, sur l’ensemble des votants, 10% à peine ont voté. Où sont les 90% ? C’est vous dire ce qu’ont représenté les précédentes élections !! Les précédents élus sont passés avec le vote de très peu de personnes.
Pour les dernières élections du 30 juin, seuls 27% ont voté.
J’appelle donc au vote pour ce second tour. Il faut que la mobilisation soit maximale. Voter c’est très important, c’est ce qui permettra aux choses de changer.
. Si vous êtes élue ce dimanche 7 juillet, quelles seraient vos priorités ?
. Mon message est clair : je serais une femme engagée auprès de tous les français de la 9e circonscription, je serais celle qui défendra leurs intérêts, serai leur porte-drapeau au sein de l’Hémicycle. On parle très peu de ces français installés à l’étranger. Je serais leurs yeux et leurs oreilles de manière à ce que l’on sache qu’ils existent.
Je ne serais pas une députée fantôme. Je serais dans l’action, celle qui portera les projets des Français de l’étranger. On m’a fait remonter de nombreuses idées de projets qu’ils n’arrivent pas à mettre en œuvre. Je serais là pour les remonter à l‘Hémicycle. Ces Français veulent s’impliquer davantage mais ils ont besoin d’aide. On doit donc résoudre leurs problématiques. Et c’est ce que je ferais.
. Vous appelez donc à la mobilisation !!
. Exactement. J’appelle à la constitution d’un Front républicain et que l’on puisse faire front à l’extrême gauche. Dans la circonscription où je suis, les Français ont deux choix : opter pour un député fantôme (ce sont les mots des Français de l’étranger), inexistant, dont certains ne connaissaient même pas le nom. Cela en dit long sur sa présence.
Ou opter pour moi, la députée qui sera dans l’action. Ma suppléante est une binationale qui vit au Maroc depuis 25 ans et est engagée dans le milieu associatif.
Je serais une députée à visage humain.
. Les binationaux représentent une très large frange de l’électorat de cette 9e circonscription. Qu’est-ce que la franco- marocaine Samira Djouadi a à leur dire ?
. Je suis franco-marocaine et fière de l’être. Ce sont les valeurs que mes parents m’ont transmis. Décédés tous les deux, je suis sûre qu’ils auraient été fiers de me voir me battre dans leur pays. Il y a un sujet qui m’a bercé tout au long de mon enfance, c’est celui du Sahara. Il a toujours été dans notre ADN et il n’y a aucune place à la discussion à ce sujet.
Il y a un autre sujet important, celui du retour des binationaux. Beaucoup souhaitent s’installer dans le pays d’origine de leurs parents. Je les aiderais au mieux.
Propos recueillis par Amale DAOUD
