Les progrès en matière de droits des femmes «s’évanouissent devant nos yeux», tandis que l’égalité des genres est «un horizon de plus en plus lointain», a indiqué le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, lors de la tenue de la Commission de la condition de la femme (CSW67).
Intervenant lors des travaux de la 67e session de la Commission de la condition de la femme (CSW67), qui s’est ouverte lundi au siège des Nations Unies à New York, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a fait savoir que les progrès en matière de droits des femmes «s’évanouissent devant nos yeux», précisant que c’est le cas de certains pays comme l’Afghanistan, où les femmes et les filles ont été gommées de la vie publique.
Le chef Onusien s’est appuyé sur les données fournies par l’ONU Femmes pour conclure et affirmer que «l’égalité des genres est un horizon de plus en plus lointain», notant qu’au «rythme actuel, il faudra attendre 300 ans pour l’atteindre».
Pour justifier davantage ses propos, Guterres a donné l’exemple de l’augmentation de la mortalité maternelle alors que dans la plupart des cas elle serait évitable, de l’impact disproportionné de la Covid-19 et des conflits armés internationaux qui ciblent les femmes.
«Cette année, vous vous intéressez en particulier à la réduction des disparités entre les genres dans les domaines de la technologie et de l’innovation. Le moment ne pourrait pas être mieux choisi», a-t-il dit, soulignant qu’au moment où «la technologie avance à toute allure, les femmes et les filles sont laissées à la traîne».
Selon le haut responsable, «le calcul est simple : sans les idées et la créativité de la moitié du monde, la science et la technologie ne réaliseront que la moitié de leur potentiel».
Par ailleurs, l’inégalité entre les sexes est une question de pouvoir et pour ce, le Secrétaire général a appelé à une action urgente dans trois domaines, à commencer par l’amélioration de l’éducation, des revenus et de l’emploi pour les femmes et les filles, en particulier dans les pays du Sud. En outre, la pleine participation et le leadership des femmes et des filles dans la science et la technologie doivent également être encouragés.
Guterres a déclaré, pour son troisième point, que la communauté internationale doit notamment œuvrer pour la création d’un environnement numérique sûr pour les femmes et les filles. À cet égard, l’ONU s’emploie à faire avancer un code de conduite pour l’intégrité de l’information sur les plateformes numériques, visant à réduire les dégâts et à accroître la responsabilité.
Le chef de l’ONU a noté que la promotion de la pleine contribution des femmes à la science, à la technologie et à l’innovation «n’est pas un acte de charité ou une faveur envers les femmes», mais un «must» qui profite à tous.
«La Commission de la condition de la femme est une dynamo et un catalyseur pour la transformation dont nous avons besoin. Ensemble, repoussons la lutte contre la misogynie et avançons pour les femmes, les filles et notre monde», a relevé Guterres.