Ce n’est plus une simple discussion ni même une polémique. Le gouvernement marocain, avec Bank Al Maghrib, la Banque Centrale, a décidé l’entrée en vigueur de la flexibilité du dirham à dater de ce lundi 15 janvier 2018 à 11h précise. C’est une étape très importante pour l’économie du pays. Tout le monde n’y voit pas que du bon.
Le sujet est abordé depuis plusieurs mois, discuté, critiqué, encensé, c’est selon. Cette fois-ci, c’est officiel.
La flexibilité du dirham entre en vigueur ce lundi à 11heures précises. L’annonce a été faite par le porte-parole du gouvernement.
Après avis de Bank Al-Maghrib, le ministère de l’Economie et des finances a décidé d’adopter dès le 15 janvier un nouveau régime de change où la parité du dirham sera déterminée à l’intérieur d’une bande de fluctuation de ±2,5%, contre ±0,3% actuellement, par rapport à un cours central fixé par Bank Al-Maghrib sur la base d’un panier de devises composé de l’euro (EUR) et du dollar américain (USD) à hauteur respectivement de 60% et 40%.
Dans le cadre de ce nouveau régime, Bank Al-Maghrib continuera d’intervenir sur le marché des changes en vue d’assurer sa liquidité, a indiqué le ministère de l’Économie et des Finances dans un communiqué, relevant que cette réforme est entamée dans des conditions favorables marquées par la solidité du secteur financier et la consolidation des fondamentaux macroéconomiques, notamment un niveau approprié des réserves de change et une inflation maîtrisée. Elle sera également soutenue par la poursuite des réformes structurelles et sectorielles.
Bien entendu, le gouvernement donne des raisons positives à cette initiative. “Cette réforme du régime de change vise à renforcer l’immunité de l’économie nationale contre les chocs exogènes, sa compétitivité ainsi que son taux de croissance”, a noté le ministre, ajoutant que cette réforme “permettra également d’accompagner les mutations structurelles qu’a connues l’économie marocaine durant ces dernières années, particulièrement sur le plan de la diversification, de l’ouverture et de l’arrimage à l’économie mondiale”.
Les avis divergent selon que l’on soit exportateur ou importateur.
Concernant la compétitivité des entreprises exportatrices, la flexibilité est loin d’être suffisante, estiment les opérateurs.
Les importateurs quant à eux souffriront de cette mesure.
Qu’en est-il du pouvoir d’achat du consommateur? Celui-ci est déjà largement pénalisé par la flambée des prix des produits de grande consommation.
A ce jour, aucune association de consommateurs n’a réagi à la loi de finances 2018.
Bled.ma