“S’acquitter d’une caution à déposer auprès de l’Etat français”: c’est la proposition que fait le gouvernement français dans l’actuel projet de loi sur l’immigration. La France accueille chaque année près de 45.000 nouveaux étudiants marocains.
La mesure est loin de faire l’unanimité même si elle n’est encore qu’au stade de proposition. Si elle venait à être adoptée, les étudiants étrangers en France devront s’acquitter d’une caution à déposer auprès de l’Etat français lors d’une demande de visa étudiant”, peut-on lire à ca sujet. La proposition est justifiée par ses concepteurs par la volonté de “couvrir le coût de potentiels frais d’éloignement”.
La mesure viendrait s’ajouter aux frais de 2700 euros qui avaient été appliqués aux étudiants étrangers qui souhaitaient faire leurs études en France.
La proposition est tout de même loin de faire l’unanimité. Les présidents des grandes écoles et universités françaises se sont insurgés et exprimé leur grand mécontentement.
“Des mesures indignes de notre pays“, contraires à “l’esprit des Lumières” et qui “nuisent à l’ambition” de l’enseignement supérieur” fait savoir les présidents d’une vingtaine de grandes universités publiques par voie de presse. «Ces mesures indignes de notre pays mettent (…) gravement en danger la stratégie d’attractivité de l’enseignement supérieur et de la recherche française, et nuisent à l’ambition de faire de notre pays un acteur majeur de la diplomatie scientifique et culturelle internationale», écrivent-ils dans un communiqué.
«Nous déplorons que la version proposée à cette heure (après un accord entre la majorité et la droite sur ce projet de loi, ndlr) vienne s’attaquer aux valeurs sur lesquelles se fonde l’Université française: celles de l’universalisme, de l’ouverture et de l’accueil, de la libre et féconde circulation des savoirs, celles de l’esprit des Lumières», ajoutent-ils. Les présidents des universités qui adhèrent à ce rejet ne sont pas des moindres. Parmi les premiers signataires figurent la Sorbonne, des universités d’Aix-Marseille, Bordeaux, Lyon I et Lyon II, Toulouse Jean-Jaurès ou encore Strasbourg. «Appliquer de façon généralisée (…) la majoration des droits d’inscription pour les étudiants extra-communautaires aurait un effet particulièrement délétère sur leur nombre, origine géographique et situation sociale, alors même que ces étudiants internationaux, sont une richesse pour notre pays», plaident-ils.
Si le lobby est puissant politiquement, la mesure pourrait ne pas être adoptée.
BledNews