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Harcèlement sexuel dans les universités: Des têtes tombent, des sanctions devraient suivre

Scandales de sexe contre bonnes notes dans les universités : les commissions d’enquête font tomber des têtes. Les associations se mobilisent. Quels jugements prononcera-t-on à l’encontre des auteurs?

En parler enfin ! Des étudiantes veulent faire tomber les masques et osent dénoncer les abus de professeurs trop longtemps craints dans leurs chantages de sexe contre bonnes notes. Alors qu’à Settat, le doyen a été démis de ses fonctions, plusieurs têtes sont tombées à l’ENCG d’Oujda.

C’est un véritable scandale qui secoue le monde universitaire marocain. Des professeurs faisaient du chantage à de jeunes étudiantes : pour avoir des bonnes notes, elles devaient « passer à la caisse », autrement dit « sexe contre bonnes notes ». Le pot aux roses est tombé. Certaines étudiantes ont brisé le silence et dénoncé les actes odieux de ces professeurs dénués de toute morale. A l’Université de Settat, six professeurs devraient être jugés dans ce cadre. Le doyen a été démis de ses fonctions, suite aux conclusions de la Commission d’enquête dépêchée par le ministère de tutelle. Idem à l’ENCG d’Oujda. Le professeur et président de la filière gestion, principal incriminé dans cette affaire est suspendu de ses fonctions avec effet immédiat. Aussi, devra-t-il se présenter devant un conseil de discipline urgent. Quant au directeur de l’ENCGO, il a été contraint à la démission. Le secrétaire général et la direction adjointe ont été, eux, démis de leurs fonctions. Il est attendu de la DA des explications sur les raisons pour lesquelles elle a refusé les réclamations et plaintes de harcèlement sexuel. D’autres sanctions pourraient être prononcées après la tenue du conseil de discipline. Le ministère pourrait ouvrir une nouvelle enquête concernant un groupe de professeurs cités dans le rapport de la commission d’inspection comme accusés de harcèlement sexuel.

Au Maroc, c’est une première. Plusieurs universités ont mis en place des numéros verts pour permettre aux étudiantes de dénoncer les agissements des professeurs, au cas où elles s’estiment victimes de harcèlement sexuel. Plusieurs associations féminines se sont ouvertement mobilisées et ont fortement condamné les actes tout en se portant volontaires pour défendre les intérêts des jeunes étudiantes victimes de harcèlement.

Mais pour réellement contribuer à arrêter ce phénomène, il faudra attendre que la législation légifère sévèrement contre ces crimes. Les sanctions doivent être fortes et exemplaires pour être dissuasives. Tant que l’on n’aura pas mis en place un système sévère de sanctions, ces agissements continueront à exister au sein de l’université.

 

A.D

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