C’est un Hamid Addou rassuré et rassurant qui a rencontré, ce mercredi 12 juillet la presse, pour présenter le plan de développement de la compagnie aérienne nationale qu’il préside depuis février 2016, rencontre tenue au lendemain de la signature officielle du contrat-programme avec le gouvernement.
« C’est un moment historique pour nous, un nouveau départ avec de nouvelles ambitions et aussi un grand moment chargé d’émotion » : c’est en ces termes que Hamid Addou, Président-Directeur Général de Royal Air Maroc a débuté la conférence de presse de ce mercredi 12 juillet. La veille, le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch et lui-même signaient un contrat -programme s’étalant sur la période allant de 2023 à 2037. Au menu, de nombreuses actions mais parmi les plus remarquées l’expansion de la flotte de RAM faisant passer le nombre d’appareils de 50 à 200 en 2037 et l’augmentation de la part du capital de l’état dans le tour de table de la compagnie.
Deux actions certes stratégiques puisque déterminantes mais pas uniques.
« Ce plan reflète une réelle volonté de développer l’entreprise qui existe depuis 65 ans », ajoute Addou qui n’a pas hésité à comparer ce moment à celui de la création de la compagnie nationale « nous présentons aujourd’hui une nouvelle visions stratégique : nous sommes au cœur du développement touristique du pays et sommes les transporteurs des Marocains du Monde. Nous sommes le premier transporteur touristique du pays et avons de ce fait un rôle majeur à jouer ». Sans nul doute, la compagnie est appelée à connaître un nouvel essor. Ce sont les moyens qui seront déployés pour ce faire qui ont été exposés dans le cadre du contrat-programme. Deux grandes phases devront rythmer ce développement : une première sur le court-terme caractérisée par le renforcement de l’offre sur le réseau actuel et premiers développements sur les réseaux moyen-courrier et long-courrier et une seconde qui conduirait à faire de RAM un transporteur global.
Les chantiers d’accompagnement sont nombreux : acquisition de nouveaux appareils par le biais de l’achat ou du leasing, reconfiguration du réseau de la compagnie, alliances stratégiques dans le cadre international comme OneWorld, développement de la digitalisation cheval de bataille mondial, formation du personnel et recrutements massifs….
Le challenge est édifiant mais pas irréalisable. Hamid Addou semble en tous cas en être tout à fait conscient et réaliste quant à la concurrence internationale sévère. «Nous n’avons pas les moyens de grandes compagnies comme les compagnies du Golfe », avouait-il mais « nous ne sommes pas au bas de l’échelle non plus ».
En 2037, la compagnie aérienne nationale devrait donc disposer de 200 avions qui transporteront 31,6 millions de passagers à travers 143 destinations, avec un taux de remplissage de 82% qui générera un chiffre d’affaires de 94 milliards de dirhams.
Amale DAOUD
