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Gestion du culte musulman en Belgique : Le Maroc accusé d’ingérence

Le Président de l’association qui gère la Grande Mosquée de Bruxelles a été accusé d’accointance avec le pouvoir marocain. Les institutions musulmanes belges dénoncent les propos du ministre belge de la justice.

Dans un communiqué rendu public ce samedi 5 décembre, l’association gestionnaire de la Grande Mosquée de Bruxelles et le Conseil de coordination des institutions islamiques de Belgique ont rejeté les soupçons d’espionnage que le ministre belge de la Justice a reprochés aux instances, dont des membres marocains sont suspectés d’ingérence étrangère, sous couvert d’activités de gestion du culte.

Elles ont à ce propos exprimé leurs «regrets sincères quant à la suspension du processus de reconnaissance de la Grande mosquée de Bruxelles malgré un travail de longue haleine constructif et concerté avec les pouvoirs publics et les services compétents de notre pays». La veille, le ministre belge de la justice accusait, sur la base d’un rapport de la Sûreté nationale, certains nouveaux dirigeants de la Grande mosquée de mettre un terme à l’influence de l’Arabie Saoudite, et d’espionner pour le compte du Maroc. Le ministre Vincent Van Quickenborne a ainsi rendu un avis négatif concernant la reprise des activités du lieu de culte.

Les propos ont été très mal perçus par les musulmans de Belgique, principalement les associations qui gèrent les lieux de culte musulman. Elles ont toutes très vite tenu à apporter des éclaircissements quant à leur totale autonomie et accusé à leur tour le ministre de la Justice de tenir des propos inappropriés.

«Nos institutions sont des organisations de droit public et droit civil belge dont les membres sont citoyens belges à part entière», a souligné l’Exécutif estimant «diffamatoire, injurieux et calomnieux» de déclarer que des membres «seraient des espions à la solde de pays étrangers».

L’EMB qualifie également ces accusations d’«infondées, contestées et contestables» et estime qu’elles «violent ouvertement la liberté de culte, le principe de neutralité, et le principe de séparation de l’Eglise et l’Etat».

Le ministre de la Justice a de son côté affirmé avoir reçu des éléments des services de la Sûreté de l’Etat belge, qui ont désigné trois membres comme espions présumés, dont l’un siège au sein de l’EMB. Le rapport en question pointerait des ingérences étrangères au sein de l’association qui gère la Grande Mosquée de Bruxelles, principalement la proximité de son président, Salah Echallaoui, par ailleurs vice-président de l’Exécutif des musulmans de Belgique, avec le pouvoir marocain.

 

 

BledNews

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