France: Aucune peine requise contre Marion Maréchal pour ses propos contre une école musulmane
Elle a été jugée pour diffamation.

Aucune peine n’a été requise ce jeudi contre la députée européenne d’extrême droite Marion Maréchal. Elle était jugée pour diffamation envers une école musulmane de Valence, dans la Drôme.
Le 2 octobre 2023, elle avait estimé, sur le plateau de la chaîne CNews, que le maire de Valence avait « tenté de vendre un terrain à une association des Frères musulmans » qualifiant ainsi une école musulmane pilotée par une association appelée Valeurs et Réussite.
Et avait accusé la confrérie islamiste d’avoir « le même objectif qu’Al-Qaïda et Daech », avant de relayer ses propos sur les réseaux sociaux. Valeurs et Réussite avait porté plainte pour diffamation.
« Les propos imputés à Marion Maréchal visent d’abord et exclusivement Nicolas Daragon », le maire LR de Valence, et « non directement » l’association qui gère cette école privée d’une cinquantaine d’élèves et qui voulait l’agrandir en achetant un terrain, a estimé le procureur Laurent de Caigny.
« Ici, ce sont des hommes politiques. Ils s’affrontent, ils le font pour le débat démocratique », a poursuivi le magistrat. Il a également émis un doute sur l’imputation du fait précis, affirmant que Marion Maréchal ne parlait que « d’une » association, sans désigner précisément Valeurs et Réussite.
De son côté, le président de Valeurs et Réussite, Mourad Jabri, avait estimé que les propos de Marion Maréchal étaient « infamants, comme une brûlure au 4e degré en plein visage ». « On n’a rien à voir » avec les Frères musulmans, « ils sont contre la mixité, veulent l’instauration de la charia et tiennent un double discours », a-t-il ajouté.
La défense de Marion Maréchal a plaidé « la liberté d’expression » et « un propos d’une grande banalité dans le débat public ».
En 2022, la commune de Valence avait renoncé à vendre un terrain à l’association après une polémique née d’un article du magazine satirique Charlie Hebdo qui la liait à la confrérie islamiste internationale des Frères musulmans.
Le journal avait été relaxé en appel, la justice ayant notamment estimé que « l’imputation de proximité entre l’école et les Frères musulmans (…) relève du libre débat d’idées ». Le tribunal correctionnel de Valence a mis son jugement en délibéré au 14 novembre. Marion Maréchal n’assistait pas à l’audience.
BledNews/AFP