Révélés en avant-première par France Inter, les résultats de la campagne de testing lancée entre novembre 2018 et janvier 2019 pour évaluer les discriminations sur le marché de l’emploi sont éloquents sans être étonnants. Mieux vaut s’appeler Jean que Mourad pour être contacté par une entreprise française.
La lutte contre les discriminations sur le marché de l’emploi en France est loin d’être une ancienne affaire. Les résultats de la campagne de testing lancée par le gouvernement et passés sous silence, ont été dévoilés en avant-première par France Inter cette première semaine de janvier 2020.
La discrimination est incontestable et « généralisée et massive », concluent les chercheurs qui ont diligenté l’enquête, chiffres à l’appui : 20% de chances en moins de recevoir une réponse lors d’une candidature à une offre d’emploi et 30% de chances en moins d’être recontacté après une candidature spontanée. 17 600 candidatures et demandes d’informations – fictives – ont été envoyées à 103 grandes sociétés de 6 régions françaises. A chaque fois : deux profils identiques mais dans un cas avec un patronyme maghrébin, dans l’autre un patronyme d’origine française. La coordinatrice de l’opération de testing, Yannick L’Horty, est claire : “On se rend compte qu’alors même que les grandes entreprises sont censées être mieux armées pour lutter contre les discriminations liées aux origines, elles discriminent. Certaines entreprises sont engagées dans des labels, signent des chartes, et on s’aperçoit qu’elles traitent différemment les candidats. L’intérêt et la nouveauté de cette étude, c’est qu’on peut produire ces pourcentages au niveau même de chaque entreprise”.
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