En Espagne, le parti Vox isolé au Congrès espagnol
Rejet massif de sa proposition de suspendre des aides aux pays peu coopératifs.

Vox se retrouve isolé au Congrès espagnol après le rejet massif de sa proposition de suspendre l’aide aux pays peu coopératifs sur l’immigration. Cette débâcle révèle l’échec du parti d’extrême droite à politiser le dossier migratoire, notamment à l’encontre du Maroc.
Le parti d’extrême droite espagnol Vox s’est retrouvé seul au Congrès des députés après le rejet massif de sa proposition visant à suspendre l’aide au développement destinée aux pays qui ne collaborent pas sur la migration ou refusent la réadmission de leurs ressortissants. La proposition a été repoussée par 16 voix contre, avec 14 abstentions et seulement 3 soutiens, illustrant l’isolement du parti au sein de la commission de coopération internationale.
Selon Europa Press, la proposition de Vox prenait la forme d’une « proposition non législative » déposée à la Commission de coopération internationale, réclamant la suspension immédiate de toute aide au développement destinée aux pays qui ne facilitent pas la réadmission de leurs ressortissants ou ne collaborent pas dans la lutte contre l’immigration irrégulière. Le texte insistait également sur la nécessité pour Madrid d’exiger le respect strict des accords bilatéraux signés avec des pays tiers afin d’empêcher les arrivées irrégulières.
Lors de la défense de cette initiative, le porte-parole de Vox, Francisco José Alcaraz, a dénoncé ce qu’il qualifie « d’invasion migratoire » et a pointé le Maroc comme pays « instrumentalisant la migration » tout en continuant à bénéficier de financements espagnols pour la coopération au développement.
Cependant, les données officielles contredisent cette accusation. La coopération entre l’Espagne et le Maroc a permis de réduire d’environ 40 % les tentatives de passage illégal vers les côtes espagnoles, soit plus de 20.000 arrivées irrégulières évitées chaque année. Rabat joue ainsi un rôle clé dans la régulation migratoire en Méditerranée, en sécurisant les frontières et en travaillant à la prévention des départs irréguliers depuis le Sud de la Méditerranée.
Face à la proposition de Vox, le Parti populaire (PP) a choisi l’abstention et a critiqué l’approche populiste du parti d’extrême droite. Sa porte-parole, Raquel Clemente, a souligné que la politique migratoire nécessite « fermeté et intelligence stratégique », et que le vrai problème réside dans le manque de politiques efficaces pour sécuriser les frontières et coopérer avec les pays d’origine des migrants.
Le Parti socialiste (PSOE) a quant à lui dénoncé la proposition de Vox comme « inhumaine », rappelant que les accords bilatéraux en matière de migration, en vigueur depuis 2006, restent la meilleure arme pour lutter contre la migration irrégulière et les réseaux de traite.
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