La Commission des affaires étrangères, de la défense nationale et des Marocains résidents à l’étranger à la Chambre des Conseillers a réuni des experts du Maroc et de la diaspora.
La réunion a a connu la participation de juristes, d’acteurs politiques et de membres de la communauté marocaine résidant à l’étranger. Lors de la séance d’ouverture, le président de la Chambre des Conseillers, Enaam Mayara, a mis l’accent sur l’intérêt porté aussi bien par les élites que par les citoyens à la question des droits des Marocains du monde, ainsi que sur leur rôle dans le développement socio-économique du pays. Dans cette perspective, M. Mayara a appelé à lutter contre les stéréotypes liés aux membres de la communauté marocaine en réduisant leur relation avec le pays d’origine aux vacances estivales et au transfert de fonds, soulignant que les Marocains du monde, plus particulièrement ceux de la 3ème génération, jouent un rôle majeur aussi bien dans les pays d’accueil que dans le pays d’origine. A cet égard, il a insisté sur l’impératif d’ouvrir un débat sur les moyens à même de renforcer l’attachement de la communauté marocaine résidant à l’étranger à son pays d’origine, d’où l’importance de ce genre de rencontres.
Pour ce qui est de la contribution des Marocains du monde à l’investissement, M. Mayara a précisé que 2,9% de la diaspora marocaine investissent au Maroc, notamment dans l’immobilier, malgré les difficultés rencontrées, insistant sur la nécessité de les associer à la prise de décision politique et économique dans le cadre de cette dynamique que connaît le Royaume, notamment la loi-cadre relative aux investissements.
Il a, dans ce sens, salué le rôle joué par la communauté marocaine à l’étranger pour promouvoir l’image du Maroc en tant que pays de tolérance et d’acceptation de l’autre.
De son côté, la présidente de la Commission des affaires étrangères, de la défense nationale et des Marocains résidant à l’étranger à la Chambre des Conseillers, Neila Tazi, a indiqué que cette rencontre a pour objectif de débattre des mécanismes à même de promouvoir et faciliter la contribution des Marocains du monde au développement, notamment dans le domaine de l’investissement.
Par ailleurs, elle a souligné que les acteurs politiques et des médias accordent de l’importance aux transferts de fonds des MRE, relevant qu’il faut s’intéresser aussi à leur apport immatériel, à travers leurs compétences avérées dans divers domaines et les importants postes de responsabilité qu’ils occupent dans les secteurs entrepreneurial, politique, scientifique et intellectuel.
Pour sa part, le président du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger, Driss El Yazami, a souligné la nécessité de lutter contre les clichés sur les Marocains du monde et de promouvoir le débat public en vue de mettre en oeuvre les Hautes Orientations de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, insistant sur l’impératif de prendre en considération les mutations que connaît le phénomène de la migration et les nouveaux défis qui s’imposent.
Il a aussi appelé à s’intéresser aux groupes marginalisés et vulnérables de personnes en situation illégale et aux enfants non accompagnés, plaidant pour une évaluation des résultats des politiques publiques mises en œuvre pour mobiliser la communauté marocaine résidant à l’étranger.
M. El Yazami a, en outre, évoqué la question des compétences, insistant sur l’importance de la dimension spatiale pour attirer les compétences marocaines établies à l’étranger. Il a aussi mis l’accent sur le rôle que peuvent jouer ces compétences dans la promotion de la recherche scientifique au sein de l’université au Maroc.
De son côté, le président du conseil d’administration du Centre International de résolution des conflits, Chamseddin Abdati, a indiqué que cette rencontre fait suite à l’appel lancé par Sa Majesté le Roi en vue d’accorder une attention particulière aux investissements et aux initiatives des membres de la communauté marocaine établie à l’étranger, soutenant que les transformations juridiques, commerciales et économiques que connaît le monde en général et le Maroc en particulier peuvent contribuer à la mobilisation des Marocains du monde.
Selon lui, les établissements publics doivent être une “force de proposition”, en accompagnant les MRE et en les associant au processus du développement de leur pays d’origine.
BledNews/MAP