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De 2003 à 2023, la communauté marocaine en France a progressé de 34,5%

C'est ce que révèlent les dernières statistiques de l'Observatoire des migrations et de la démographie.

Selon un rapport intitulé « L’immigration tunisienne en France », émanant du même observatoire, le nombre de ressortissants marocains établis en France est passé d’environ 634.000 personnes en 2006 à près de 853.000 en 2023, enregistrant ainsi une progression de 34,5 %.

En 2023, les Marocains de première génération comptaient environ 853.000 personnes, soit 40,8 % de l’ensemble des migrants originaires du Maghreb. La deuxième génération, composée de leurs enfants, dépasse 1,059 million d’individus, tandis que leurs petits-enfants de la troisième génération, âgés de moins de 60 ans, sont estimés à 293.000. Au total, la population marocaine en France, toutes générations confondues, franchit le seuil de 2,2 millions de personnes. Cette présence confère à la diaspora marocaine une place prépondérante dans le paysage démographique et social français, nettement plus affirmée que celle des autres communautés maghrébines.

Sur le plan des titres de séjour, la prééminence marocaine se confirme. En 2024, 36.815 nouveaux titres ont été délivrés à des ressortissants marocains, contre 29.270 pour les Algériens et 22.456 pour les Tunisiens. L’évolution de la dernière décennie traduit une hausse significative : de 21.616 titres en 2012, le chiffre est passé à 36.815 en 2024, soit une augmentation de 70,3 %. L’année 2022 reste la plus marquante, avec plus de 39.000 autorisations octroyées.

D’autres chiffres sont nettement moins enthousiasmants. En 2023, le taux de chômage des migrants marocains et tunisiens atteignait 14,7 %, soit plus du double de celui observé chez les personnes sans origine migratoire (6,5 %). Le constat n’est guère plus favorable pour la deuxième génération, où ce taux s’élève encore à 13,9 %. Le taux d’emploi, quant à lui, plafonne à 58,8 %, contre 70,7 % pour l’ensemble de la population. À cela s’ajoute une fragilité éducative et sociale : 39,5 % des migrants marocains et tunisiens ne disposent d’aucun diplôme, et 44 % de leurs ménages vivent dans le logement social, un taux quatre fois supérieur à celui des familles sans ascendance migratoire.

Parallèlement, les statistiques mettent en évidence la forte fidélité des Marocains de France à leur pays d’origine. Pas moins de 93 % des migrants marocains et tunisiens âgés de 18 à 59 ans maintiennent des liens réguliers avec le Maroc ou la Tunisie, que ce soit par téléphone ou via Internet. En revanche, seuls 3 % de leurs petits-enfants expriment le désir de retourner vivre dans le pays des ancêtres.

BledNews

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