Coronavirus : La production cinématographique se meurt à Ouarzazate

16, 18 et 21 tournages respectivement en 2017, 2018 et 2019 : alors que la production cinématographique étrangère au Maroc était sur une bonne lancée, l’épidémie en a eu gain de cause. Les trois tournages qui avaient débuté au cours du premier trimestre à Ouarzazate ont été évidemment stoppés.

La situation ne s’est pas améliorée depuis. Avec 0 productions et aucune visibilité, l’heure est grave. La fermeture prolongée des salles de cinéma n’arrange guère les choses et si les responsables de la Commission du Film (en charge de la promotion des tournages de films à Ouarzazate) tire la sonnette d’alarme et appelle à la mise en place urgente de mesures, ce n’est guère de la mascarade.

Said Anadam, le directeur de la Commission, n’est pourtant pas particulièrement alarmiste dans son discours. Bien entendu, le Covid a entraîné des dégâts sans précédent, arrêtant toutes les productions. Il demande juste à ce que l’attention soit portée sur l’impact de cet arrêt sur les entreprises du secteur et  toutes les personnes qui y travaillent : techniciens, artistes, scénaristes…

Un plan de soutien a été proposé dans ce sens. Il préconise, entre autres, la création d’un fonds de soutien aux entreprises, d’un fonds de soutien aux techniciens et aux collaborateurs et qui se trouvent aujourd’hui sans aucune ressource.

Outre des propositions relatives à la relance de la production étrangère dans la région notamment en rassurant les producteurs quant à la mise en œuvre de l’ensemble des mesures sanitaires te de précaution, la Commission appelle à ce que des productions nationales se tournent vers Ouarzazate. « Nous souhaiterions que davantage d’attention soit accordée à ce secteur en ces temps de pandémie, un peu comme ce qui est fait pour le tourisme », clame Anadam.

A ce jour, le plan d’urgence n’a pas encore reçu d’écho. Pourtant, Ouarzazate et ses studios sont une fierté pour le Maroc.

Rachid Elaoufir