CCME: Focus sur la migration féminine marocaine
Dans le cadre d’une nouvelle collection intitulée « Les notes du Conseil », le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME)a publié le vendredi 13 mai 2022 une étude synthétique inédite sous le titre « Migrantes marocaines : trajectoires, itinéraires et modes d’insertion », rédigée par la sociologue et spécialiste des migrations, Mme Fatima Ait Ben Lmadani.
Cette étude, qui a été rendue publique lors d’un séminaire organisé au siège du CCME, restitue les étapes historiques des migrations, en mettant en exergue plusieurs points aveugles et phénomènes occultés comme l’émigration, dès les années 1960, de femmes seules ou non accompagnées.
Il s’agit aussi de jeter la lumière sur les migrantes marocaines, leurs trajectoires, itinéraires et modes d’insertion et les difficultés rencontrées dans les pays de résidence en vue de dresser un état des lieux des lacunes relevées dans la recherche académique à ce sujet. L’objectif étant d’établir un état global des principales vagues migratoires féminines marocaines, de caractériser ces vagues en insistant sur leurs spécificités en vue d’analyser les évolutions récentes et les dynamiques desdites migrations en mettant en lumière les difficultés et les discriminations auxquelles font face les femmes émigrées.
lle vise aussi à soulever quelques points aveugles dans le traitement de cette question du point de vue de la recherche académique et de proposer des mesures et des actions publiques possibles pour accompagner ces migrantes.
Dans cette étude, la chercheuse a procédé à une analyse des mutations les plus récentes de ces migrations notamment le regroupement familial, l’entrée dans la vie active, les migrations saisonnières et la mondialisation des destinations, en mettant en lumière les discriminations et préjugés dont souffrent les migrantes.
Selon le président du CCME, Driss El Yazami, cette étude présente les dernières publications dans le domaine de la migration avec un langage simple et accessible par tous, soulignant que la question des migrants marocains en général et des femmes migrantes en particulier « demeure un sujet qui intéresse beaucoup de familles marocaines, qui sont liées d’une manière ou d’une autre aux immigrés ».
Cette étude sera au centre de futurs débats académiques, car elle fait partie d’une nouvelle collection intitulée « Les notes du Conseil », a-t-il dit, soulignant que le Conseil a œuvré pour rendre l’étude solide et basée sur des recherches modernes et des données scientifiques accessibles.
Et de poursuivre que cette étude de 40 pages permet de mettre à jour les données sur les problèmes de migration, notant que des études similaires sont en cours d’élaboration.
De son côté, Mme Ait Ben Lmadani, a fait savoir que cette étude vise à comprendre les différentes migrations ainsi que les difficultés et les discriminations vécues par les femmes migrantes, que ce soit dans les pays de résidence ou dans leur pays d’origine, notant que l’étude a abordé des questions futures qui pourraient poser des défis au pays pourvoyeur de migrants.
Nous avons initié une lecture dynamique et historique des vagues de migration alors qu’il s’est avéré que certaines périodes de cette migration ont été complètement masquées, a-t-elle dit, soulignant que pour documenter la migration des femmes qui sont parties seules dans les années soixante et soixante-dix du siècle dernier, il a fallu se laisser guider par les témoignages de femmes, afin d’élaborer un récit mémoriel pour cette période.
Elle a révélé, aussi, que l’étude a abordé la question des femmes marocaines migrantes au Golfe et en Afrique, dont un bon nombre sont d’éminentes journalistes ou femmes entrepreneurs et qui, selon elle, méritent une certaine reconnaissance au regard des succès accomplis.
Ont pris part à ce séminaire notamment le Médiateur du Royaume, Mohamed Benalilou, ainsi que des spécialistes des migrations féminines en provenance du Maroc, de France, de Belgique et du Royaume-Uni.
BledNews/MAP