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France: Rachida Dati nommée ministre de la culture

La franco-marocaine retrouve, quinze années après, un poste ministériel.

 

Rachida Dati, maire du VIIe arrondissement de Paris, a été nommée ce jeudi 11 janvier, ministre de la Culture, deux ans avant les municipales où elle ambitionne de conquérir Paris.

Rachida Dati est “une femme d’engagement, d’énergie, qui toute sa vie s’est battue pour obtenir ce qu’elle voulait obtenir”, a salué Gabriel Attal sur TF1 ce même jour.

Le nouveau Premier ministre a mis en avant la “présomption d’innocence”, alors que l’élue parisienne est mise en examen depuis juillet 2021 dans l’enquête sur des contrats noués par une filiale de Renault-Nissan, quand Carlos Ghosn en était le PDG.

Rachida Dati entretient une relation houleuse avec la maire de Paris Anne Hidalgo, qui a immédiatement réagi après sa nomination: “Je souhaite bon courage aux acteurs du monde de la culture compte tenu des épreuves qu’ils vont traverser”. La nouvelle ministre de la Culture tourne le dos aux Républicains, un parti laminé à la dernière présidentielle avec moins de 5% des voix. Le patron de LR Eric Ciotti a annoncé son exclusion, estimant qu’elle s’était “placée en dehors de notre famille politique”.

En rejoignant Emmanuel Macron, elle suit les pas d’autres collègues du parti comme Edouard Philippe, Bruno Le Maire ou Gérald Darmanin.

La nouvelle ministre de la Culture n’a pas peur des formules choc. En politique, “elle a un caractère combatif, elle est déterminée”, relève un ancien collaborateur.

Cette avocate de 58 ans, fille d’un maçon marocain et d’une mère au foyer algérienne, avait été propulsée sur le devant de la scène par Nicolas Sarkozy.

Si l’ancien président a rendu hommage à son “énergie inépuisable”, le caractère bien trempé de l’ancienne Garde des Sceaux ne lui a pas attiré que des amitiés.

L’ex-eurodéputée a échoué en tant que tête de liste LR aux municipales de 2020 face à Anne Hidalgo. Et cette dernière reste sa cible privilégiée, comme après son récent déplacement en Polynésie française qui a fait polémique.

Rachida Dati est mise en examen depuis juillet 2021 pour “corruption” et “trafic d’influence passif par personne investie d’un mandat électif public” dans l’enquête sur des contrats noués par une filiale de Renault-Nissan, quand Carlos Ghosn en était le PDG. Elle nie toute irrégularité.

Le parquet doit prendre prochainement ses réquisitions avant que la juge d’instruction chargée de ce dossier, ouvert depuis 2019, ordonne ou non un procès devant le tribunal correctionnel de Paris.

Née le 27 novembre 1965, la candidate issue d’une famille de douze enfants et élevée dans une HLM de Chalon-sur-Saône, n’a jamais caché son ambition.

Sa famille et ses mentors brossent le portrait d’une jeune femme payant ses études grâce au travail et frappant avec culot aux portes les plus prestigieuses pour décrocher stages ou emplois.

Couvée par Nicolas Sarkozy dont elle fut la conseillère et la porte-parole de campagne, elle sort de l’ombre par la grande porte en mai 2007 en accédant, à 41 ans, au poste de garde des Sceaux (jusqu’en 2009).

Elle décroche sa statue de cire au musée Grévin, ce qui n’est pas chose aisée.

Ses apparitions dans les magazines people, sa grossesse savamment médiatisée — jusqu’à son retour au ministère, cinq jours après l’accouchement — font d’elle une femme fortement médiatisée.

Poussée contre son gré au printemps 2009 dans la campagne européenne, elle est élue députée à Strasbourg mais ne cache pas son ennui: “Je suis obligée de rester là, de faire la maligne”, soupire-t-elle — une phrase captée par un micro dans l’hémicycle strasbourgeois.

Elue en 2008 maire du VIIe arrondissement, elle était restée un peu en retrait des projecteurs jusqu’à se lancer dans la course à la mairie de Paris.

 

 

BledNews/Agences

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