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Au GITEX 2025, l’IA africaine au coeur des préoccupations

La troisième édition du GITEX s'impose comme un des événements majeurs du continent en matière d'innovation technologique.

La troisième édition de Gitex Africa s’est ouverte ce lundi à Marrakech. Durant trois jours, le plus grand salon technologique du continent réunit acteurs publics, entreprises, startups et experts autour des enjeux du numérique et de l’intelligence artificielle.

Pour la troisième édition du Gitex Africa, organisée par le ministère de la Transition Numérique et de la Réforme de l’Administration, en partenariat avec l’Agence du Développement du Digital (ADD et Kaoun International, le Royaume entend réaffirmer son positionnement en tant que catalyseur d’un écosystème africain technologique dynamique. L’événement accueille des délégations venues de plus de 130 pays, dont des ministres, décideurs, leaders d’industrie, chercheurs et investisseurs. La cérémonie d’ouverture a donné lieu a été marquée par plusieurs interventions.

L’Afrique à l’aube de l’âge de l’intelligence artificielle

La ministre déléguée, chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, Amal El Fallah Seghrouchni, a ouvert les travaux en mettant en lumière l’ambition du Royaume de faire de la digitalisation et de l’intelligence artificielle des piliers centraux de son développement. Rappelant que le numérique représente désormais 15% du PIB mondial, elle a insisté sur l’impératif pour l’Afrique de ne pas rester en marge de cette transformation.

“Nous ne sommes plus dans l’ère de la simple digitalisation. Nous entrons dans l’ère de l’intelligence, portée par l’essor de l’intelligence artificielle agentique, capable d’agir de manière autonome et de raisonner à travers des domaines multiples”, a-t-elle affirmé. Selon elle, cette transition profonde doit être saisie par le continent non pas comme un défi, mais comme une opportunité historique.

Le Maroc, dans cette perspective, a adopté une stratégie claire : devenir un “technology maker and shaper”, et non un simple récepteur. La stratégie Digital Morocco 2030, lancée en 2024, s’appuie notamment sur deux axes : la transformation des services publics et la dynamisation de l’économie numérique. Elle se concrétise par des initiatives comme les JAZARI Institutes, conçus pour irriguer les douze régions du pays en innovation et en formation, ou encore la création d’un hub régional Digital for Sustainable Development (D4SD).

La ministre a aussi alerté sur les fractures à combler : seulement 1% des capacités mondiales de data centers sont en Afrique, moins de 0,5% des publications en IA proviennent du continent, et 95% des données d’entraînement des modèles ignorent les langues et contextes africains. Elle a donc lancé un appel à une mobilisation collective pour co-développer des modèles ouverts, investir dans des infrastructures souveraines, et former les 10 millions de professionnels en IA que l’Afrique devra compter.

BledNews
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