A Marrakech, plaidoyer pour l’abolition de la peine de mort
Une exposition et un beau livre dédiés à la peine de mort ont été présentés à Marrakech à l’occasion de la journée internationale pour l’abolition de la peine de mort célébrée le 10 octobre depuis 2003. L’initiative est signée, Driss El Yazami, avec Younes Ajarrai et Mahi Binebine.
Militants des droits de l’homme, réseaux de lutte contre l’abolition de la peine de mort, artistes, auteurs et médias se sont donné rendez-vous ce samedi 9 octobre à Marrakech autour d’une initiative citoyenne, «Le droit de vivre».
« La peine de mort doit être abolie car nul n’a le droit d’ôter la vie » : les militants des droits humains sont unanimes. Aujourd’hui, Amnesty International a recensé 483 exécutions dans 18 pays en 2020. Des chiffres encore trop importants et donnent froid dans le dos, même si l’organisation internationale de manque de rappeler, dans son dernier rapport sur la peine de mort dans le monde que les chiffres des exécutés ne cessent de baisser. 26% de moins qu’en 2019 et de rappeler aussi que la plupart des exécutions ont lieu en Chine, en Iran, en Égypte, en Irak et en Arabie saoudite.
Au Maroc, la peine de mort n’est toujours pas abolie légalement et de nombreux activistes militent pour qu’elle le soit. La récente affaire du petit Adnan à Tanger, un jeune garçon de 11 ans violé et assassiné par un homme de 24 ans que la justice a condamné à mort le 13 janvier 2021, et qui a vivement secoué l’opinion publique, remet au goût du jour la problématique question de la peine capitale et de son maintien dans le code pénal. Bien que toujours en vigueur, elle n’est plus appliquée depuis 1993. Un total de 74 personnes condamnées à mort se trouvaient en prison fin 2020, selon le Conseil National des Droits de l’Homme.
Entre 2000 et 2019, 119 condamnés à mort ont bénéficié d’une grâce royale et leurs peines ont été commuées en prison à perpétuité ou en peines à durée déterminée, selon la même source.
En ce 10 octobre 2021, activistes et militants des droits de l’homme ont voulu renforcer le plaidoyer pour son abolition. Une initiative citoyenne « Le droit de vivre » a été lancée avec en toile de fond un livre de contributions autour de la thématique et une exposition d’artistes. L’Ex-président du Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH), Driss El Yazami, à l’origine de cette journée, avec Younes Ajarrai et l’artiste Mahi Binebine, ont convié à Marrakech plusieurs représentants d’organisations des droits de l’homme militants pour l’abolition de la peine de mort. Avec l’appui de l’Union Européenne et de la délégation Wallonie-Bruxelles au Maroc, un appel a été lancé pour que la peine de mort soit abolie des textes du code pénal marocain.
Dans la même journée et au même moment, Robert Badinter, artisan de l’abolition de la peine de mort en France, plaidait pour « l’abolition universelle ».
A.D