C’est une formidable exposition d’art contemporain qu’abrite le musée de la reine Sofia à Madrid jusqu’au 27 septembre 2021. Intitulée « Trilogia Maroqui 1950-2020 »,elle expose plus de 200 œuvres d’artistes contemporains marocains des sept dernières décennies. Ahmed Amrani en fait partie. Plutôt discret sur son œuvre, il figure pourtant parmi les grands peintres de l’école des beaux-arts de Tétouan.
Faire connaître au public espagnol la créativité et surtout le talent et l’inventivité des artistes contemporains marocains de 1950 à 2020. C’est l’ambition de la formidable exposition « Trilogie Marocaine 1950-2020 » qu’abrite le musée de la Reine Sofia à Madrid. Organisée dans le cadre de la coopération entre le Maroc et l’Espagne dans le cadre des musées, elle fait participer les plus grands artistes contemporains marocains.
Ahmed Amrani en fait partie. Décrit communément comme un homme «discret», il est une des plus grandes figures de l’école des beaux-arts de Tétouan dont il a été diplômé. Natif de Tétouan, en 1942, Amrani fut d’abord formé à l’Ecole des Beaux-Arts de sa ville natale, avant de mettre le cap sur l’Ecole Supérieure des Beaux-Arts, Santa Isabel de Hungria à Séville. Il s’inscrit, par la suite, à l’Ecole des Beaux-Arts San Fernando de Madrid où il décroche une licence en arts plastiques. Il fut également diplômé de l’Ecole des arts graphiques de Madrid.
L’artiste ne fréquente pas les salons mondains de Rabat ou Casablanca, là où des artistes se forgent une réputation, pas toujours méritée. Il a de tous temps préféré s’isoler, dans une sorte de quête de lui. « Là où la scène artistique aime à se définir et à se fonder par des réseaux et des coups- de pocker souvent-, Ahmed Amrani a tout de suite refusé le jeu : entre le public et l’intime, à la façon des poètes romantiques-Goya encore !- il a indiscutablement préféré l’intériorité et l’isolement… », dit de lui Philippe Guiguet Bologne, écrivain vivant à Tanger, directeur de la célèbre librairie des Colonnes de la ville du Détroit.
Mène-t-il la vie atypique d’artiste en quête perpétuelle de création? Peu connu du grand public, il a pourtant derrière lui une vie de créations qu’il a exposé au Maroc et en Espagne, son « second pays ». Sa première exposition remonte à 1957 à Tétouan où il participe à la « Grande exposition collective hispano-marocaine de peinture et de sculpture » aux côtés de Mariano Bertuchi, Saad Ben Cheffaj, Mohamed Serghini et Meki Megara.
Depuis, C’est surtout en Espagne qu’il développe sa carrière. Il y est représenté par trois galeries, compte des collectionneurs espagnols, et chacune de ses expositions remporte un vif succès. Dans ses œuvres il a développé un langage reposant sur le collage du papier fin et le relief des couleurs. Le couple est un de ses sujets fétiches.
« J’ai été, je suis et je serai toujours un artiste peintre. Je fais partie de la première génération d’artistes plasticiens marocains, et ça fait plus d’un demi-siècle que je porte avec orgueil et conviction ma recherche à travers différents genres plastiques et chemins de créativité. Cette vocation m’a révélée l’unique histoire que je me suis proposé de vivre », avait-il déclaré.
Sa discrétion ne l’empêchent pas d’être considéré comme un des plus grands artistes peintres de l’art contemporain marocain. Et c’est à ce titre que les visiteurs du musée de la Reine Sofia à Madrid (re)découvriront ses œuvres.
Par A.D
« Trilogie marocaine : 1950-2020 »
Au Musée Reina Sofia / Espagne
Du 31 mars au 27 septembre 2021
Bâtiment Sabatini, 3e étage