La première a fait une sortie très remarquée dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux où elle dénonce le système mis en place et la manière dont les subventions ont été distribuées. Le second a carrément refusé l’enveloppe de 16 millions de centimes que le Ministère a dédié à son projet.
Plus qu’une indignation c’est un véritable tollé que les subventions octroyées à certains projets artistiques par le Ministère de la Culture ont suscité. Ces subventions débloquées dans le cadre global d’assistance aux artistes dans un contexte marqué par la pandémie sont d’une valeur d’un milliard 400 millions de centimes.
Aucun artiste ne remet en cause les subventions. C’est la façon dont elles ont été octroyées qui laissent perplexes.
Et c’est à ce niveau que les critiques fusent, certainement à juste titre.
Une vidéo postée par la chanteusecLatefa Raafat ce 30 septembre a recadré les choses et a été vue des dizaines de milliers de fois. Dans cette vidéo, la chanteuse explique que son indignation se justifie d’abord par le contexte très difficile d’épidémie et des énormes difficultés vécues par de nombreux artistes qui ne disposent d’aucune ressource, aucune couverture médicale ni même aucun statut. «Comment accepter que des personnes inconnues dans le monde des artistes aient bénéficié d’aides ? Sur quoi s’est basée la Commission en charge de ces subventions pour choisir ces personnes ? », s’indigne Latefa Raafat. Et ce n’est nullement pour en profiter qu’elle a tenu à intervenir «je n’ai jamais demandé de l’aide ni de subvention », clame-t-elle.
C’est donc le système mis en place qui est dénoncé à l’heure où la situation des artistes est décriée quotidiennement. « Des artistes qui vendent leurs instruments de musique pour vivre !! ».
Noumane Lahlou a pour sa part refusé la subvention de 160.000 DH qui a été approuvée pour son projet. Une position qu’il prend parce que «la situation actuelle de grave crise que vivent la majorité des artistes n’est pas du tout en adéquation avec le système mis en place par le Ministère de la Culture ».
Les doléances des artistes dépassent le seul cadre de subventions qui, de plus est, sont distribuées dans la plus grande opacité, sans véritable clarté dans les critères de choix et de sélection. Les artistes réclament un véritable statut avec une sécurité sociale et des droits sociaux qui leur permettraient de vivre enfin dignement. Le Covid a au moins eu le mérite de mettre à nu de façon encore plus criade les aberrations et les inégalités de la société.
L.A