Tests Covid : Voilà pourquoi les laboratoires privés ne répondent pas massivement à l’appel du Ministère
La circulaire en date du 24 septembre qui élargit les tests Covid aux laboratoires privés est identique (ou presque) à celle de fin juin 2020. Les laboratoires privés dénoncent le manque total de communication avec le Ministère de la santé.
Des laboratoires privés aux abois pour se lancer dans la biologie relative aux tests Covid? Détrompons-nous. Malgré l’élargissement des tests aux laboratoires privés depuis juin dernier (date de sortie du confinement), ils sont très peu nombreux à avoir demandé les agréments.
A titre d’exemple, sur Casablanca, seuls 3 ou 4 laboratoires privés pratiquent le dépistage du Covid sur plus d’une centaine de laboratoires qui ont pignon sur rue. Comment expliquer un tel manque d’engouement alors que la logique voudrait que les laboratoires privés se positionnent sur le dépistage en cette période de pandémie?
Ces derniers adressent plusieurs griefs au Ministère de la Santé.
D’abord le manque total de communication. «Nous aurions souhaité que le Ministère s’attable avec nous pour discuter ensemble de notre implication dans la lutte contre le virus et voir quelles sont les modalités optimales pour les uns et les autres».
Mais les plus importantes critiques adressées au Ministère concernent l’approche adoptée avec les laboratoires privés.
Outre le cahier des charges jugé certes contraignant, les laboratoires dénoncent le manque de clarté et de bonne gouvernance du Ministère de la Santé.
En effet, le prix du test en laboratoire «ne doit pas excéder 680 dirhams», indique le Ministère. Mais cette indication reste orale. «Le prix du test doit être fixé par un texte de loi, comme c’est le cas pour l’ensemble des actes biologiques. Cela permet de réglementer cet acte et de vérifier sur le terrain si les laboratoires qui le pratiquent sont conformes à la loi», explique un biologiste. Tout acte biologique est en effet côté. Ce qui permet d’en fixer les prix. Au niveau de chaque délégation provinciale de la Santé, une commission est en charge de vérifier le respect de ces prix pratiqués sur ces actes et de sanctionner les fraudeurs, en toute légalité. En France par exemple, dès le mois de mars 2020, le prix du test Covid a été côté. Les laboratoires qui le pratiquent sont bien entendu dans l’obligation de respecter les prix et toute dérive est sévèrement sanctionnée. Cela permet aussi à la Sécurité Sociale et aux mutuelles de disposer d’un cadre réglementaire comme base de remboursement.
C’est cette approche que les laborantins auraient voulu voir pratiquer par le Ministère de la Santé.
En attendant, ce sont les patients qui pâtissent de cette situation.
Amale DAOUD