«C’est aux banques de jouer leur rôle » :le président de la Fédération Nationale des Promoteurs Immobiliers estime que c’est le système bancaire qui est à l’origine du tassement des ventes de certains projets immobiliers. La crise sanitaire ne devrait pas, selon lui, dissuader les promoteurs quant à une révision des prix de vente. « Les prix ne baisseront pas », dit-il. Mais les promoteurs pourront-ils tenir si la crise s’accentue ?
Le grand problème du tassement des ventes dans le secteur immobilier incomberait aux banques et au durcissement des conditions de crédit immobilier. La crise sanitaire qui sévit depuis mars dernier a entraîné une chute importante du niveau de vie de la population : coupes sur les salaires, pertes d’emplois, revenus à la baisse dans la quasi-totalité des secteurs, crise sans précédent dans le tourisme, le commerce et d’autres branches. Du coup, l’achat immobilier est relégué au dernier plan des priorités des ménages. Ceux qui continuent à acquérir en s’adressant aux banques se heurtent à de nombreux refus. C’est en tous cas ce que laisse entendre Kamil Toufiq, Président de la FNPI. «85 à 90% des acquéreurs marocains sont financés par les banques. Avec la crise, ils ne trouvent plus d’accompagnement », explique-t-il. Le patron de la fédération reste toutefois assez vague quant à une appréciation chiffrée du secteur à l’heure actuelle. Quel impact la crise a-t-elle eu sur l’immobilier ? De combien les ventes ont-elles chuté ? Quelles sont les craintes pour les prochains mois ? On n’en saura pas plus.
La certitude demeure cependant celle de vouloir à tout prix maintenir les prix à leur niveau actuel. Kamil Toufiq reconnaît que les promoteurs ont de grosses difficultés à écouler leurs projets, tous segments confondus (haut standing, moyen standing et logement économique). Ce maintien s’expliquerait par le fait que « la correction des prix s’est effectuée en 2014-2015. On ne peut pas demander à un promoteur de vendre à perte », dit-il.
Bank Al Maghrib n’a pour l’heure communiqué aucun chiffre sur le niveau des impayés conséquent à la crise du coronavirus.
Il faudra donc attendre encore quelques mois pour avoir une image plus nette du niveau des impayés dans le système bancaire.
Leila Amiri