Réunir 200 journalistes africaines de 54 pays pour débattre du sujet de la migration et créer un réseau qui se veut pérenne : c’était là le défi lancé par 2M, initiatrice de l’événement qui tenait, les 26 et 27 octobre sa deuxième édition.
Edition réussie et défi relevé puisqu’au terme des deux jours de débats, les panafricaines présentes se sont toutes mises d’accord sur la nécessité de créer une plateforme qui constituerait désormais le lieu d’échanges à même de permettre des liens continus entre les journalistes africaines de tout le continent et de faciliter les flux d’informations entre les différents qui constituent l’Afrique.
L’ambition du Forum, qui en est à sa deuxième édition, est stratégique. « Le Forum des femmes journalistes d’Afrique nourrit l’ambition de contribuer à un éveil citoyen sur la responsabilité des médias et leur rôle dans la construction d’une opinion au sein des sociétés africaines»,expliquent ses initiateurs. Présent à l’ouverture du Forum, le Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale a souligné que «l’image de l’Afrique est importée. Elle est fabriquée dans des rédactions d’ailleurs, chargée de stéréotypes, parfois d’idéologie et pourtant intégrée et consommée en Afrique par des Africains. » A l’instar donc des questions liées à l’islam totalement déformé par les médias occidentaux et leurs préjugés souvent ignorants des véritables préceptes religieux, l’Afrique souffre de ce déficit d’image, de cette visions lointaine et ô combien éloignée de la réalité.
« L’Afrique sera écrasée sous le poids de sa propre image, aussi longtemps que celle-ci lui échappera, car l’Afrique qui a cœur à écrire sa propre histoire gagne aussi à façonner sa propre image », devait déclarer le chef de la diplomatie marocaine. Un réseau de panafricaines, c’est avant tout cette volonté commune de contribuer à façonner une nouvelle image de l’Afrique, conjuguer les efforts pour transcrire la réalité africaine et fluidifier les informations d’un pays à l’autre pour devenir, in fine, une force dans le domaine de l’information. Les Panafricaines sont donc appelées à trouver le moyen de démultiplier la portée de leur démarche, en privilégiant une «information structurée qui ne se contente pas de communiquer mais qui mobilise, […] qui ne se contente pas d’appeler au changement mais qui le provoque, l’accompagne, et parfois-même, le précède ». En réunissant à Casablanca plus d’une centaine de journalistes venues de 54 pays du continent, toutes responsables au sein de leurs rédactions respectives, les initiateurs ont démontré que la perception était similaire et que toutes et tous étaient persuadés qu’il était temps de changer les choses. La thématique choisie pour cette deuxième édition était d’une grande actualité. Les débats autour des « Migrations africaines : une chance pour le continent, une responsabilité pour les médias » ont été d’une grande pertinence. D’abord parce que la rencontre se tenait à quelques semaines du Forum Mondial sur la Migration dont le coup d’envoi devrait être donné le 5 décembre 2018 à Marrakech. Nasser Bourita a également rappelé que le 10 Décembre prochain sera lancé, à l’occasion de l’adoption du Pacte Mondial pour les Migrations à Marrakech, le futur Observatoire Africain des Migrations. Une institution mise en place par l’Union Africaine, sur proposition de SM le Roi. C’est dire toute l’importance et la portée de la thématique. 7 ateliers ont permis de constater que toutes les panafricaines étaient sur une même longueur d’onde et abouti à la création d’un véritable réseau avec des organes de gouvernance. Rendez-vous est pris pour une prochaine édition.
A.D