Pour la troisième année consécutive, le continent a battu son propre record en matière de réformes. Des initiatives qui permettent à plusieurs pays de gagner encore des places dans le classement établi par la Banque mondiale.
Nouveau record battu pour l’Afrique. Avec 319 réformes destinées à améliorer l’environnement des affaires, le continent prouve que le business a de beaux jours devant lui dans nombre de ses économies. Le chiffre, qui fait partie des données transmises par le rapport « Doing Business 2019 : la formation pour mieux réformer », augmente chaque année depuis trois ans.
Près de 40 économies africaines ont en effet « mené à bien 107 réformes destinées à faciliter les affaires pour les petites et moyennes entreprises », contre 83 l’année précédente, indique les auteurs du rapport. À titre de comparaison, les pays du Bric – Brésil, Russie, Inde et Chine – ont introduit, eux, un total de 21 réformes. Dans ce domaine, c’est Djibouti qui décroche la palme. Ses réformes en la matière lui permettent ainsi de gagner 55 places dans le classement.
Les champions africains des réformes
Deuxième pays d’Afrique dans le classement après Maurice – à la 20e place –, le Rwanda a mis en application sept réformes destinées à améliorer le climat des affaires. Pour le rapport, ce chiffre en fait même le pays « le plus réformateur de la région ». Exemple : l’État de Paul Kagame a notamment remplacé les machines à facturation électronique par des logiciels gratuits pour les factures avec taxe sur la valeur ajoutée. Concernant le transfert de propriété, « un domaine dans lequel le Rwanda se classe au deuxième rang mondial derrière la Nouvelle-Zélande, de nouveaux mécanismes de règlement des différends fonciers facilitent l’enregistrement des biens », expliquent les auteurs du rapport.
Le Rwanda s’est doté de plus d’une nouvelle loi sur l’insolvabilité, améliorant ainsi l’accès au crédit et facilitant de la même manière le règlement de celle-ci. Comment ? En rendant « les procédures plus accessibles pour les créanciers » et en leur permettant d’y participer davantage, relève encore le rapport. Il ajoute enfin que le pays a également réformé les domaines du commerce transfrontalier et du raccordement à l’électricité. Des initiatives qui lui permettent de se hisser à la 29e place du classement, devant la France, 32e.
Toujours en Afrique de l’Est, le rapport note également les efforts du Kenya, illustrés notamment par l’adoption d’une loi sur l’accès au crédit. Le pays a également simplifié le paiement des taxes et impôts pour les entreprises – regroupement des autorisations et service de télépaiement de l’impôt baptisé iTax – tandis qu’un système en ligne facilite le transfert de propriété. Des réformes saluées par les économistes de la Banque mondiale, et qui permettent au pays de gagner 19 places par rapport au classement précédent, soit à la 61e place.
PAR MARLÈNE PANARA